Libye: d’ex-rebelles rejettent la nomination du chef d’état-major

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Des groupes d’anciens rebelles ont rejeté mercredi la nomination par le Conseil national de transition (CNT) du chef d’état-major de la future armée libyenne, une coalition de thowars à l’est du pays ayant nommé son propre candidat à ce poste.

"Nous rejetons toute personne qui ne figure pas sur la liste des candidats présentée par les thowars (ex-rebelles)", a déclaré à Tripoli Bahloul Assid, un des membres fondateurs de la Coalition des thowars de Libye, une organisation qui regroupe plusieurs factions de différentes régions.

Youssef al-Mangouch, ancien colonel de l’armée libyenne et actuel vice-ministre à la Défense, a été nommé mardi par le CNT chef d’état-major de l’armée libyenne et a simultanément été promu général, selon plusieurs membres du CNT.

A l’est du pays, le Conseil militaire de la Cyrénaïque qui regroupe plusieurs brigades de cette région, allant de Syrte jusqu’à la frontière égyptienne, a nommé son propre candidat chef d’état-major.

"Le Conseil militaire de la Cyrénaïque a choisi aujourd’hui à Al-Baïda (est) un chef d’état-major qui est le général Salah Salem Al-Obeidi", a déclaré à l’AFP le coordinateur politique du Conseil Ezzeddine al-Wakwak, estimant que la nomination de M. Mangouch était "illégale".

Le poste de chef d’état-major était vacant depuis l’assassinat d’Abdelfattah Younès, qui commandait les forces rebelles dans l’Est libyen pendant le soulèvement contre le régime de Mouammar Kadhafi.

En décembre, le chef du CNT, Moustapha Abdeljalil, avait demandé aux thowars de présenter un ou des candidats au poste de chef d’état-major.

Après des tractations, les thowars s’étaient mis d’accord sur une liste de six hauts-gradés de l’ancienne armée libyenne qui avaient participé activement aux combats des rebelles contre le régime de Mouammar Kadhafi.

Mais le nom du nouveau chef d’état-major ne figure pas sur cette liste.

"Les thowars se sont mis d’accord pour soutenir le candidat qui devait être sélectionné parmi la liste de noms proposés (…) Nous pensons que la procédure qui a conduit à la nomination de M. Mangouch est illégale", a déclaré M. Assid.

"La nomination d’un chef d’état-major (…) ne se passera pas aussi facilement", a-t-il ajouté.

M. Mangouch était en retraite anticipée jusqu’au déclenchement en février de l’insurrection qui s’est transformée en combat armé et a conduit au renversement du colonel Kadhafi.

Il était l’un des commandants des forces rebelles dans la région de l’Est jusqu’en avril, quand il a été arrêté près de Brega par les forces kadhafistes. Il a été libéré fin août dans la foulée de la libération de Tripoli.

En novembre, environ 150 officiers et sous-officiers s’étaient réunis à Al-Baïda pour nommer le général Khalifa Haftar comme nouveau chef d’état-major, tentant de mettre le CNT devant le fait accompli et d’accélérer la reconstitution officielle de l’armée. Mais cette nomination n’avait pas été officialisée.

Plusieurs officiers de l’ex-armée régulière avaient critiqué le CNT pour sa lenteur à nommer un chef d’état-major, estimant que la non-attribution de ce poste retardait la réorganisation de l’armée et l’intégration des rebelles dans les forces armées.

Le CNT table sur cette intégration pour désarmer le pays et mettre fin à la présence de milices armées, qui assurent actuellement une grande partie des tâches de maintien de l’ordre en Libye.

Mercredi, le ministère de Planification a assuré que l’Etat allait offrir un salaire à partir de 600 dinars (environ 500 dollars) aux ex-rebelles qui choisissent d’intégrer les ministères de la Défense ou de l’Intérieur. Il va aussi proposer des formations et des promotions aux fonctionnaires, étudiants ou civils au chô mage ayant pris les armes durant la révolution.

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