Libye: Ali Tarhouni accuse les pays occidentaux de ne pas respecter leurs promesses d’aide financière.

Libye: Ali Tarhouni accuse les pays occidentaux de ne pas respecter leurs promesses d
Ali Tarhouni, responsable des Finances et du secteur pétrolier au sein des autorités formées par les insurgés libyens, a accusé samedi les pays occidentaux de ne pas respecter leurs promesses d’aide financière.

Dans une interview à Reuters, a affirmé que la production pétrolière de l’est de la Libye, contrôlé par les insurgés, était désormais complètement suspendue en raison des dégâts matériels provoqués par les combats contre les forces du régime de Mouammar Kadhafi.

"Nous n’avons plus (d’argent). Nous commençons à manquer de tout", a-t-il dit. "C’est un échec complet. Soit ils (les pays occidentaux) ne comprennent pas, soit ils s’en moquent. Rien ne s’est concrétisé pour l’instant. Et vraiment rien de rien."

Le 8 juin dernier, lors d’une réunion du "groupe de contact" sur la Libye, à Abou Dhabi, les insurgés libyens ont obtenu plus d’un milliard de dollars de promesse de financement.

Ali Tarhouni avait alors annoncé que le Conseil national de transition (CNT) de Benghazi espérait relancer "prochainement" la production de pétrole, à hauteur de 100.000 barils par jour, mais avait demandé une aide internationale d’urgence.

Prié d’expliquer pourquoi les pays occidentaux mettaient du temps à débloquer l’aide promise, Tarhouni répond laconiquement: "Aucune idée (…). Je suis fatigué de leur demander".

BUDGET MIS AU POINT

"Nous ne produisons plus de pétrole à cause des dégâts. Je ne m’attends pas à ce que nous en produisions rapidement. Les raffineries n’ont plus de brut, donc elles ne fonctionnent plus", a-t-il poursuivi dans l’interview.

Prié de dire comment les autorités formées par les insurgés allaient pouvoir continuer à fonctionner, il a répondu: "Des gens sont morts pour cette révolution et d’autres continuent de mourir. Nous allons trouver une solution (pour collecter des fonds). Une chose est sûre: nous ne renoncerons jamais."

Ali Tarhouni a précisé que les insurgés avaient noué des contacts directs avec des compagnies étrangères en vue d’une future coopération. Il a cité notamment la française Total
"Nous avons besoin d’aide, nous disons que nous respectons tous les contrats. Mon seul ennemi, c’est Kadhafi et ses assassins et ses voyous", a-t-il dit. "En ce qui concerne les relations commerciales et les sociétés, je n’ai pas d’ennemis."

La Libye produisait 1,6 million de barils par jour (bpj) avant le conflit et en exportait 1,3 million. Les insurgés ont vendu leur premier tanker de pétrole brut à la compagnie américaine de raffinage Tesoro
Les autorités à la tête de l’insurrection, dit Tarhouni, ont établi un budget d’un montant de 3,6 milliards de dinars libyens (trois milliards de dollars). "Mais mes besoins, dans l’immédiat, sont bien inférieurs à cela. Je pourrai faire avec ce que j’obtiendrai", dit-il.

Les dépenses des insurgés, a-t-il évalué, sont de l’ordre de 100 millions de dinars libyens (86 millions de dollars) par jour.

Moustafa Abdeldjeïl, président du CNT, a été reçu samedi à Tunis. Bien qu’ils aient fait preuve de sympathie à l’égard des rebelles libyens, le Premier ministre tunisien Bedji Caïd Sebsi et son gouvernement n’ont pas officiellement reconnu le CNT.

"Nous avons passé cette étape. Le fait que nous soyons reçus ici est une reconnaissance implicite. La Tunisie va jouer un grand rôle à l’avenir", déclaré Moustafa Abdeldjeïl, interrogé par Reuters après une conférence de presse.

Attendu à Benghazi dimanche, le ministre autrichien des Affaires étrangères, Michael Spinelegger, a reporté sa visite par mesure de sécurité.

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