Les primaires…une arme à double tranchant pour Hollande

En France, le sport national est de tirer à boulets rouges sur Francois Hollande. Le droite le cible avec une violence et une rancune revancharde. Le gauche le stigmatise avec une frustration et un désespoir à toutes épreuves. Les deux extrêmes, gauche comme droite, en ont fait l’emblème à haïr, l’homme à combattre. Dans ces conditions, difficile d’imaginer pour lui une reconduction et un second mandat. Et pourtant, il est, avec un cercle de fidèles restreint, le seul à croire en sa bonne étoile. Elle l’a déjà servi lors de la dernière présidentielle à cause d’un certain accident new-yorkais, elle avait ouvert devant lui un boulevard vers l’Elysée.

Par Mustapha Tossa

Aujourd’hui les échéances s’annoncent sombres et brumeuses. Rien que le fait de poser la problématique des primaires et d’exiger que Francois Hollande s’y présente comme n’importe quel candidat est un coup dur pour sa gouvernance. Cela voudrait dire que son bilan ne le prédispose pas naturellement à être le candidat à sa propre succession comme c’était le cas de ses illustres prédécesseurs Valéry Giscard D’Estaing, Francois Mitterrand, Jacques Chirac ou Nicolas Sarkozy.

Un bilan lourdement contestable. Fait de recul spectaculaire comme sur la déchéance de la nationalité, de crise aiguë comme sur la réforme du code de travail, de guerre froide au sein de son gouvernement comme celle que se livre son premier ministre Manuel Valls et son ministre de l’économie, d’échecs flagrants comme dans la lutte contre le chômage. Ce bilan lui impose de revenir solliciter de nouveau la confiance de la gauche et tenter d’acquérir une nouvelle légitimité.

Largement approuvée par l’opinion, cette primaire à gauche est un piège à double tranchant pour Francois Hollande. Ou elle participe à démasquer d’avantage l’épaisseur de son échec et donc à rendre sa réélection une entreprise impossible. Ou elle lui procure une nouvelle légitimité en mettent les différentes composantes de la gauche dans une situation de taire leurs critiques et de militer et de se mobiliser pour le candidat sortant. Pour rappel de cette tension, le secretaire général du PCF Pierre Laurent avait estimé que le chef de l’Etat était "disqualifié" pour représenter la gauche dans cette course présidentielle.

Francois Hollande et son entourage font le pari qu’il n’y aura personne à gauche pour le concurrencer sérieusement et que cette famille, frondeurs compris, feront le constat et le calcul final qu’il est le seul capable de l’emporter dans une bataille avec Nicolas Sarkozy ou Marine Le Pen.

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