Les pays du golfe fermés aux réfugiés syriens

Le flot de réfugiés syriens qui continue de se diriger vers l’Europe n’a pas fait que susciter une émotion mondiale et une urgence absolue de trouver une solution à la crise syrienne, il a aussi dévoilé un autre aspect de cette problématique qui interpelle l’opinion internationale avec une grande acuité. Il s’agit de la position des pays arabes qui ont fermé leurs portes aux réfugiés syriens les obligeant ains à tenter la dangereuse traversée de la Méditerranée et celle non moins dangereuses des pays du Balkans.

Par Mustapha Tossa

Il est vrai que des pays comme le Liban, la Jordanie ou la Turquie voisine subissent de plein fouet l’afflux de millions de réfugiés. Leurs capacités d’accueil ont été depuis longtemps dépassées au point qu’ils lancent des demandes d’aides internationales des plus urgentes. La grande interrogation relayée par la presse mondiale concerne les pays du golfe connus pour leur aisance matérielle et qui malgré tout ferment hermétiquement leurs portes au réfugiés syriens.

Ces pays du golfe ont été directement interpellés à coups d’éditoriaux dans la presse américaine et européenne, avec une tonalité caustique qui mélange l’incrédulité a ..comme ce fait-il que de pays arabes puissent à ce point manquer de réflexe de solidarité à l’encontre des réfugiés syriens qui sollicitent leurs aides.? La questions est d’autant plus pertinente qu’elle est portée par deux postures significatives.

La première est la décision d’un certain nombre de pays européens de procéder à ce que certains ont ironiquement appelé "le tri sélectif" parmi les réfugiés….l’accueil à bras ouverts des réfugiés chrétiens et le refus aux autres sous prétexte que cela représente un danger à l’encontre de l’identité européenne. Discours officiellement refusé pour à cause d’atteinte aux valeurs fondatrice de l’Europe,mais néanmoins assumé par beaucoup comme une réponse d’auto-defense à ce qu’ils perçoivent comme un danger existentiel

La seconde est que la responsabilité des pays du golfe est presque effective dans la grande chute du puzzle syrien. Après avoir mobilisé la communauté internationale contre le régime de Bachar El Assad, ces pays du golfe, notamment L’Arabie saoudite, le Qatar ou les Émirats arabes unies , ont généreusement armé l’opposition syrienne qui a enfanté l’organisation de l’Etat Islamique dans sa version syrienne la plus radicale. Cette situation, en plus de la thérapie sanglante suivie par le régime syrien pour mater son opposition, fait partie des facteurs décisifs qui ont provoqué la grande migration des réfugiés Syriens.

L’argumentaire développé par ces pays du golfe est que leurs structures démographiques ne leur permettent pas de supporter des vague aussi fortes d’immigrations sans courir le risque de graves troubles sécuritaires… Mais l’argument ne semble pas porter devant un manque aussi flagrant de solidarité face à des drames aussi spectaculaires que malheureusement prévisibles.

Au Maroc, malgré l’établissement d’un visa pour les ressortissant syriens pour des raisons sécuritaires, le Royaume continue de recevoir de réfugiés syriens. 500 ont été régularisés en début de semaines, 800 depuis l’été. Une dynamiques positive mais maîtrisée est lancée à leur encontre. Les grandes structures de l’Europe , en la personne de Donald Tusk president du conseil européen avaient sollicité la Maroc pour abriter des centre d’accueil destinés au réfugiés syriens.

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