Les musulmans de France vote les 5 et 19 juin pour renouveler leurs instances

Les musulmans de France vote les 5 et 19 juin pour renouveler leurs instances
Les musulmans de France votent les 5 et 19 juin pour renouveler les membres du Conseil français du culte musulman (CFCM). Cette instance représentative de l’islam en France est née en 2003 sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, qui souhaitait une organisation regroupant les associations cultuelles et jouant un rôle d’interlocuteur unique avec les pouvoirs publics.

Les mosquées devraient envoyer des délégués voter pour le renouvellement des 25 conseils régionaux du culte musulman (CRCM), qui éliront à leur tour le président d’un conseil national (le Conseil français du culte musulman, CFCM). 700 mosquées se sont inscrites malgré le boycott de Fédération nationale de la Grande Mosquée de Paris (FNGMP) et l’Union des organisations islamiques de France (UOIF). En cause, le mode de scrutin. Lors de la création du CFCM en 2003, la représentativité de chaque mosquée a été calculée en fonction de la superficie du lieu de culte. Plus l’édifice est grand, plus les fidèles désignent de délégués. Un système a priori objectif, mais dénoncé par le recteur de la Grande Mosquée de Paris. Dalil Boubaker.

Au CFCM, ce dossier de la réforme du scrutin a été confié à l’Union des organisations islamiques de France. Mais son président, Fouad Alaoui, n’a jamais déposé de projet.

La fédération Sud-Ouest de la Grande Mosquée de Paris, l’une des huit instances régionales dirigées par Dalil Boubakeur, a décidé d’ignorer les directives de la fédération nationale en participant aux élections du Conseil français du culte musulman (CFCM) dimanche 5 juin.

Son président Abdallah Zekri, qui s’est fait connaître en avril dernier pour avoir déchiré sa carte de l’UMP devant les caméras en raison de la tenue du débat sur la laïcité, a déclaré son intention lors du premier rassemblement annuel de la FNGMP à Lille jeudi 2 juin.

Dans une lettre ouverte, publiée le 16 mai dernier, Khalil Merroun, recteur de la Grande Mosquée d’Évry-Courcouronnes, Said Aalla, président de la Grande Mosquée de Strasbourg, et Larbi Marchiche, recteur de la Grande Mosquée de Saint-Étienne, soulignent l’action politique de Mohammed Moussaoui, à la tête du conseil. Ils mettent en avant « la visibilité accrue du CFCM » auprès des pouvoirs publics et la convention, signée le 17 juin 2010, avec le ministère de l’Intérieur sur le suivi des actes antimusulmans. Mais pour d’autres, comme l’Union des organisations islamiques de France, le conseil ferait mieux de se positionner sur un rôle plus religieux. À terme, il pourrait rédiger des fatwas (avis juridiques) pour les musulmans de France.

Mais pour établir une instance religieuse reconnue, encore faudrait-il qu’elle puisse s’appuyer sur un réseau d’imams formés. Or, l’écrasante majorité d’entre eux assurent cette fonction à titre bénévole après leur journée de travail (une centaine seulement sont rémunérés par les mosquées). La mise à niveau des imams requiert un budget conséquent dont ne disposent ni le CFCM, ni les fédérations, et que ne peut accorder l’État, laïcité oblige.

Les membres des conseils régionaux du culte musulman sont élus au scrutin proportionnel par les mosquées. Ils choisiront 43 délégués qui éliront, le 19 juin, en compagnie de 22 personnalités cooptées ou désignées par les grandes fédérations et mosquées, le président et le conseil d’administration du Conseil français du culte musulman (CFCM).

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