Les journalistes Eric Laurent et Catherine Graciet perdent la bataille cruciale des enregistrements

Ce mardi matin à quelques minutes d’entrer dans la salle de la Chambre de l’instruction de la Cour d’appel du Tribunal de Grande Instance de Paris, Me Eric Moutet, l’avocat de la journaliste Catherine Graciet, a déjà quelques doutes sur l’issue de cette audience qui se déroulait à huis clos. « Et si vous êtes déboutés… », « On va pleurer cinq jours puis on va diligenter un pourvoi en cassation », répondait à Atlasinfo Me Moutet derrière un sourie forcé. Quant à l’avocat d’Eric Laurent, Me William Bourdon, il a brillé par son absence laissant un jeune avocat le représenter.

La sentence est tombée à peine cinq minutes plus tard. La chambre de l’instruction de la Cour d’Appel de Paris a décidé le rejet de la demande des avocats d’Eric Laurent et de Catherine Graciet et validé les enregistrements à l’origine de la mise en examen des deux journalistes pour tentative d’extorsion de fonds du Maroc.

Un sacré revers pour les avocats des deux journalistes qui ont énormément misé sur cet argument pour passer entre les filets d’une accusation lourde de conséquences qu’est le chantage. Me Moutet accuse le coup et répète à nouveau qu’ils vont se pourvoir en cassation.

Les deux journalistes, qui reconnaissent un accord financier et un acompte de 80.000 euros en liquide mais nient tout chantage, ont demandé l’annulation des enregistrements des deuxième et troisième rendez-vous, effectués par l’émissaire du Maroc, Me Hicham Naciri, sous l’autorité du parquet et de la police judiciaire.

Pour l’avocat du Maroc, Me Boussier, la validation des enregistrements par les magistrats de la Chambre de l’instruction relève d’une « motivation très complète. »

"La validation des enregistrements relève d’une motivation très complète. Nous allons passer définitivement aux choses sérieuses", a déclaré à la presse l’avocat du Maroc Me Ralph Boussier.

Pour l’avocat, "les enregistrements, dont le premier d’une qualité moyenne et les deux autres d’une excellente qualité, établissent de façon incontestable l’opération de chantage qu’ont monté les deux protagonistes de ce dossier."

"Les enregistrements sont des pièces à conviction et non des actes de procédures", a-t-il ajouté, précisant que la cour d’appel a notamment retenu que le contenu des conversations ne permettait pas de connaître les sources des informations que les journalistes prétendaient détenir.

Me Boussier a également rappelé que les deux journalistes qu’il qualifie de « maîtres chanteurs » ont été arrêtés avec chacun 40.000 euros en poche et signé un document reconnaissant qu’ils demandaient deux millions d’euros pour arrêter de "nuire systématiquement au Maroc par leurs écrits et actions".

La prochaine bataille se jouera sur le plan pénal.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite