Les développements en Syrie menacent la sécurité de la Turquie (PM turc)

Les développements en Syrie menacent la sécurité nationale de la Turquie, a déclaré, samedi, le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu, qui a confirmé les tirs de l’armée turque contre des positions kurdes en Syrie.

L’armée a répliqué après avoir fait l’objet d’attaque d’artillerie des forces du Parti de l’union démocratique (PYD), considéré par Ankara comme l’aile syrienne de la rébellion du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), basées autour d’Azaz dans le nord de la Syrie, a indiqué M. Davutoglu, relevant que cette riposte s’est faite conformément aux règles d’engagement en ciblant le point d’origine des tirs.

La région d’Azaz a été le théâtre de violents combats et où les unités de protection du peuple (YPG), milice armée du PYD, ont progressé à seulement 6 kilomètres de la frontière turque.

Le chef du gouvernement turc a exigé le retrait des YPG d’Azaz et de la base aérienne militaire voisine de Minnigh, mettant en garde la milice de son utilisation pour attaquer la Turquie ou les forces de l’opposition syrienne.

L’armée turque a riposté à une attaque d’artillerie en provenance de Syrie après que la base Akcabaglar dans la province de Kilis, frontalière avec la Syrie, a été la cible de tirs du PYD et du PKK, a annoncé l’état-major des forces armées turques (TSK).

Dans un incident séparé, l’armée a également répliqué à 14H55 locale (12H55 GMT) aux tirs de mortier des troupes gouvernementales syriennes contre un poste de police turc à Calibogazi dans la province de Hatay limitrophe de la Syrie, indique l’agence de presse de presse Anadolu sans fournir d’autres précisions.

En octobre dernier, le président Erdogan avait averti la milice du PYD à ne pas traverser à l’ouest de l’Euphrate pour rejoindre Jarablus, ville du nord de la Syrie située à la frontière turque. Le même mois, des avions de combat turcs avaient mené deux raids contre des positions du PYD.

La progression des Kurdes dans le nord de la Syrie inquiète Ankara. Si les YPG, qui contrôlent les cantons de Kobané et Afrin (nord de Syrie), prennent Jerablus (située entre ces deux cantons), Ankara ne pourra plus empêcher l’instauration du "corridor kurde" le long de sa frontière allant de l’Irak à la Méditerranée.

La Turquie et les USA sont en désaccord sur le PYD. Washington ne considère pas le PYD comme une organisation terroriste et continuera à soutenir ce groupe kurde, a indiqué, lundi dernier, le porte-parole du Pentagone John Kirby.

Washington est au courant des inquiétudes de la Turquie sur l’YPG qui est "un partenaire dans la lutte contre Daesh et la force la plus efficace sur le terrain", a-t-il ajouté.

"Une organisation terroriste ne doit être légitimée par le seul fait qu’elle lutte contre une autre" (Daesh), a fustigé le chef du gouvernement turc.

Le ministère turc des affaires étrangères a convoqué, mardi, l’ambassadeur américain en Turquie John Bass pour lui faire part du "malaise" d’Ankara et protester contre ces déclarations.

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