Les banques européennes inquiètent les marchés
Les banques européennes sont nombreuses à décevoir avec leurs chiffres annuels. L’année 2016 sera compliquée.
Il faut remonter à 2008 et la crise financière pour trouver une période plus longue avec dix semaines. L’indice a chuté en un peu plus de six mois, passant de 226 points au 20 juillet 2015 à 142 points le 4 février avec les chiffres du Credit Suisse. Et l’indice continue de glisser lundi 8 février, se dirigeant lentement mais sûrement vers le seuil de 140 points.
Les taux négatifs pèsent
«L’environnement actuel pour les banques européennes est très, très mauvais. Je pense qu’il est peu probable que ces établissements soient capables de couvrir leurs coûts en fonds propres. Elles perdent donc en attrait pour les investisseurs à long terme», prévient Peter Garnry chez Saxo Bank.
Outre les mauvais chiffres des banques, ce sont surtout les politiques des banques centrales qui inquiètent les marchés, les taux négatifs en tête qui font que les banques paient pour le numéraire qu’elles détiennent et qu’elles placent auprès des banques centrales.
Une méfiance encore grande
Cet environnement va continuer de peser sur la rentabilité des banques et les marges d’intérêt nettes vont encore se rétrécir, avertissait l’agence de notation Moody’s dans une note de recherche sur les banques européennes pour l’année en cours.
Les analystes, à l’image de Rainer Skierka chez Research Partners à Zürich, soulignent que la méfiance reste grande envers les banques depuis la crise financière et les clients montrent encore une grande aversion au risque.
A quoi s’ajoutent une régulation croissante, avec des exigences en termes de fonds propres, qui augmente les coûts de fonctionnement des établissements, créant un «cauchemar» pour les banques, de l’avis de Marcus Ashworth, chef stratégiste pour les marchés chez Haitong Securities.
Ne pas comparer avec 2008
Il suffit d’une alerte, comme un affaiblissement plus fort que prévu de l’économie chinoise, pour que les investisseurs se mettent à douter. Car moins d’activité signifie également moins de commissions ou moins de fusions qui rapportent souvent gros en termes de conseils, rappellent les analystes.
La situation n’est toutefois pas comparable à la crise de 2008, prévient David Moss, gestionnaire de fonds en actions européennes chez BMO Global Asset Management. «Que ce soit en termes d’actifs ou de capital, nous sommes en nettement meilleure position qu’à l’époque.» (nxp)