Les avocats des Fillon dénoncent une cabale médiatique, jugent l’enquête judiciaire « illégale »

Le couple Fillon, englué dans l’affaire des emplois fictifs, a accusé la presse de se livrer à un procès médiatique, selon ses avocats. Ces derniers ont également demandé au parquet financier de se dessaisir de l’enquête judiciaire, qualifié d' »enquête illégale ».

Les avocats du candidat de la droite à la présidentielle en France, François Fillon, ont annoncé avoir demandé jeudi au parquet national financier de se dessaisir de son enquête ouverte pour des soupçons d’emplois fictifs visant son épouse, qu’ils ont jugée "illégale".

"Le délit qui est reproché à François Fillon lui est totalement inapplicable" et par conséquent "l’enquête du parquet en devient illégale", a déclaré l’un de ses conseils Antonin Lévy, lors d’un point de presse. François Fillon est plongé depuis deux semaines dans une tourmente qui lui a fait perdre son statut de favori de la course à la présidentielle.

Après des révélations de l’hebdomadaire Le Canard enchaîné, la justice a ouvert une enquête le 25 janvier pour jauger la réalité du travail effectué pendant quinze ans par Penelope Fillon en tant qu’assistante parlementaire de son mari et de son suppléant.

Pour les avocats, "l’infraction de détournement de fonds publics ne peut être reprochée à François Fillon", car à leurs yeux ce délit n’est pas applicable à un parlementaire.

"L’absence de cette infraction rend le PNF incompétent pour enquêter et son enquête en devient illégale", a insisté Me Antonin Lévy.

"L’enquête est quasiment aujourd’hui plus médiatique que judiciaire (…). Il est important que les électeurs ne se fassent pas voler leur élection en avril", a souligné l’avocat.

Fillon dévisse dans les sondages

François Fillon perd 13 points sur un mois, seuls 22% des Français ayant de lui une image positive, selon un sondage Elabe rendu public jeudi et effectué après le mea culpa du candidat de la droite à la présidentielle concernant les emplois de son épouse et de ses enfants.

Jamais l’institut n’avait enregistré une telle baisse depuis la première édition, en octobre 2015, de ce baromètre réalisé pour Les Echos et Radio Classique.

La cote de l’ex-Premier ministre chute de 22 points auprès des seuls sympathisants de droite et du centre (55% d’entre eux en ont une image positive).

Plusieurs sondages ont mesuré une dégradation de l’image du vainqueur de la primaire de novembre 2016, déstabilisé par des révélations du Canard enchaîné et une enquête préliminaire sur des soupçons d’emplois fictifs dont auraient bénéficié Penelope Fillon et deux des enfants du couple.

Lors d’une longue conférence de presse lundi, François Fillon a reconnu avoir commis une "erreur" en embauchant sa femme et ses enfants comme collaborateurs parlementaires et il a présenté ses "excuses" aux Français, tout en répétant que ces faits étaient "légaux".

"Il y a des pratiques anciennes dans la vie politique qui ne sont plus acceptables", a-t-il notamment reconnu devant plus de 200 journalistes, tout en affirmant que le salaire de sa femme Penelope "était parfaitement justifié".

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