Les autorités algériennes maintiennent la paix par la répression (International Crisis Group)

« Tandis que des vagues de contestation ont touché depuis 2013 le Sud de l’Algérie, riche en hydrocarbures, les autorités ont maintenu une paix précaire via des subventions, la répression et des stratégies de maintien de l’ordre », écrit le groupe de réflexion européen « International Crisis Group » dans un rapport rendu public lundi à Bruxelles.

Intitulé «Sud de l’Algérie : turbulences à l’horizon », le rapport du prestigieux think tank européen souligne que "le ressentiment s’accroit à l’égard des autorités centrales dans une partie du pays longtemps restée secondaire politiquement", notant que « face à ce mécontentement émergent, les pouvoirs publics ont jusqu’à présent eu recours à la politique du bâton et de la carotte, qui a permis de sauvegarder une paix précaire mais n’a pas abordé les questions sous-jacentes ».

Le rapport relève qu’à l’approche «d’une succession présidentielle incertaine et compte tenu des conséquences douloureuses des faibles prix du pétrole, l’Algérie ne peut pas s’en tenir au traitement des symptômes ; elle devrait remédier aux insuffisances de la gouvernance et associer ses populations marginalisées à la prise de décision politique ».

Passant en revue la situation sociale explosive dans les villes du sud algérien qui a donné lieu à des affrontements récurrents, le think tank affirme que «les autorités centrales d’Alger, qui ont tendance à regarder le mécontentement local avec méfiance, sous-estiment son ampleur. Elles continuent de raisonner en termes de subventions, de répression et de maintien de l’ordre ».

Confrontée aux défis économiques les plus importants des dernières décennies en raison du recul de la production pétrolière et de la baisse des prix internationaux, "l’Algérie est de moins en moins en mesure de substituer la dépense publique à une politique inclusive et à la bonne gouvernance", explique le rapport, notant que "l’instabilité de ces dernières années démontre que les citoyens du Sud ne sont plus disposés à taire leurs revendications".

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