Les Rohingyas dans des abris temporaires à leur retour en Birmanie, selon Dacca

Les Rohingyas actuellement réfugiés au Bangladesh qui vont retourner en Birmanie suite à l’accord conclu entre les deux pays devront d’abord vivre dans des abris temporaires ou des camps, a annoncé Dacca samedi.

"Au départ, ils seront installés dans des abris temporaires ou des installations prévues pour un temps limité", a déclaré aux journalistes le ministre bangladais des Affaires étrangères A.H. Mahmood Ali.

"La plupart des villages ont brûlé. Où pourraient-ils donc retourner? Il n’y a plus de maisons. Où pourraient-ils vivre?", a-t-il expliqué, soulignant qu’il était "physiquement impossible" pour les réfugiés de regagner leurs habitations.

La Birmanie et le Bangladesh ont annoncé jeudi, à quelques jours d’une visite du pape François, un accord au contenu flou sur un retour des réfugiés rohingyas qui sont plus de 600.000 à avoir fui au Bangladesh ces dernières semaines.

L’accord devrait s’appliquer "dans les deux mois", selon le Bangladesh. Un groupe de travail doit être mis en place dans les trois semaines pour décider des modalités de rapatriement.

Selon le texte de l’accord publié samedi par Dacca, la Birmanie "doit restaurer la normalité dans le nord de l’Etat Rakhine et encourager ceux qui avaient quitté la Birmanie à rentrer volontairement et en sécurité dans leurs foyers" ou "dans un endroit sûr et sécurisé de leur choix au plus près" de chez eux.

"La Birmanie prendra toutes les mesures possibles pour s’assurer que les personnes qui reviennent ne soient pas installées dans des sites temporaires durant une longue période et que leur liberté de mouvement en Etat Rakhine soit permise en conformité avec les lois et règlements existants", poursuit le texte.

Vendredi, le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a estimé que les conditions n’étaient actuellement pas réunies pour assurer un retour "sécurisé et durable" des membres de cette minorité musulmane en Birmanie.

"Il est essentiel que les retours ne se fassent pas de manière précipitée ou prématurée, sans le consentement en connaissance de cause des réfugiés et sans que les bases pour des solutions durables sur place soient présentes", a souligné un porte-parole du HCR, Adrian Edwards.

Face à une campagne de répression de l’armée birmane que l’ONU considère comme un nettoyage ethnique, une vague humaine a submergé le Bangladesh et engendré l’une des plus graves crises humanitaires de ce début de XXIe siècle en Asie.

Quelque 620.000 Rohingyas ont afflué depuis août au Bangladesh et la crise humanitaire a déclenché un émoi international et des critiques visant la dirigeante birmane Aug San Suu Kyi, lauréate du Prix Nobel de la paix, fustigée pour sa retenue dans ce dossier. (afp)

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite