Les États-Unis et Israël se retirent de l’Unesco

Jeudi 12 octobre, les États-Unis ont annoncé qu’ils se retiraient de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), accusant l’institution d’être «  anti-israélienne  ». Une décision imitée par Israël qui a également annoncé son retrait de l’Unesco. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu « a donné pour instruction au ministère des Affaires étrangères de préparer le retrait d’Israël de l’organisation, parallèlement aux États-Unis », a dit son bureau dans un communiqué. « L’Unesco est devenue le théâtre de l’absurde où l’on déforme l’histoire au lieu de la préserver », a-t-il ajouté.

Les États-Unis conserveront un statut d’observateur, a précisé le département d’État, en lieu et place de leur représentation à l’agence onusienne basée à Paris. Le retrait ne sera effectif qu’à compter du 31 décembre 2018, conformément aux statuts de l’Unesco. «  Cette décision n’a pas été prise à la légère et reflète les inquiétudes des États-Unis concernant l’accumulation des arriérés à l’Unesco, la nécessité d’une réforme en profondeur de l’organisation, et ses partis pris anti-israéliens persistants  ».

La Russie a déclaré « regretter » le retrait américain de l’Unesco en pleine élection de son prochain dirigeant, en qualifiant cette décision de « triste nouvelle ». « Nous regrettons la décision des autorités américaines », a déclaré la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova, dans un communiqué. Washington « quitte l’Organisation à un moment difficile, en aggravant sa situation par ses actes », a-t-elle estimé. « C’est une triste nouvelle », a déclaré pour sa part le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par l’agence officielle TASS. La France, candidate à la tête de l’Unesco, « regrette » le retrait américain.

Un «  affront à l’Histoire  »

Washington avait prévenu début juillet de son intention de réexaminer ses liens avec l’Unesco après sa décision de déclarer la vieille ville de Hébron, en Cisjordanie occupée, «  zone protégée  » du patrimoine mondial. Cette décision, qualifiée d’«  affront à l’Histoire  », «  discrédite encore plus une agence onusienne déjà hautement discutable  », avait alors déclaré l’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley. Les États-Unis, grand allié d’Israël, avaient déjà pris ses distances avec l’Unesco. Ils avaient ainsi arrêté de participer à son financement en 2011 après que l’agence a admis les Palestiniens parmi ses États membres. Mais ils continuaient depuis à siéger au Conseil exécutif de l’Unesco, composé de 58 membres.

Selon le département d’État, un statut d’observateur permettrait de continuer d’apporter la «  vision  » et «  l’expertise  » américaines «  sur certains dossiers importants gérés par l’organisation  », notamment «  la protection du patrimoine mondial, la défense de la liberté de la presse  » et la promotion des sciences et de l’éducation. La directrice générale de l’Unesco Irina Bokova a immédiatement dit «  regretter profondément  » le retrait américain. «  L’universalité est essentielle à la mission de l’Unesco pour construire la paix et la sécurité internationales face à la haine et à la violence, par la défense des droits de l’homme et de la dignité humaine  », a-t-elle estimé.

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