Les Algériens élisent leur président, première apparition publique de Bouteflika

Les Algériens doivent élire jeudi leur président lors d’un scrutin dont le favori, le sortant Abdelaziz Bouteflika, 77 ans, affaibli par la maladie, fera la première apparition publique depuis de deux ans.

Plus de 260.000 policiers et gendarmes seront déployés sur le terrain pour assurer la sécurité de près de 23 millions d’électeurs appelés à voter dans 50.000 bureaux en faveur de l’un des six candidats en lice, dont l’ex-Premier ministre Ali Benflis et une femme, la députée trotskyste Louisa Hanoune.

Souffrant encore des séquelles d’un AVC subi il y a un an et qui a réduit ses capacités d’élocution et de mobilité après trois mois d’hospitalisation au Val-de-Grâce à Paris, Abdelaziz Bouteflika "accomplira son devoir électoral ce jeudi à 10H00 (09h00 GMT) à l’Ecole Cheikh Bachir El-Ibrahimi à El-Biar", sur les hauteurs d’Alger, selon un communiqué de son staff. Ce qui constituera sa première apparition publique depuis le 8 mai 2012.

Durant la campagne du 23 mars au 13 avril, les Algériens ont pu le voir à trois reprises à la télévision recevant de prestigieux invités. Sa maladie l’ayant empêché de mener lui-même cette campagne, il a chargé sept de ses proches de sillonner le pays pour convaincre les électeurs.

Quarante huit heures avant l’ouverture des bureaux de vote, il a exhorté les Algériens à se rendre aux urnes parce que "l’abstention dénote une propension délibérée à vouloir demeurer en marge de la nation".

Une coalition de cinq partis d’opposition appelle au boycottage du scrutin, plaidant en faveur d’une "transition démocratique", tandis que le mouvement Barakat ("Ça suffit"), hostile à un quatrième mandat de M. Bouteflika, juge que cette élection est "un non-événement".

"Nous avons une armée puissante et des services de sécurités forts, personne ne pourra nous déstabiliser", a menacé le directeur de campagne de M. Bouteflika, son ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal.

Le taux de participation sera un des enjeux de la consultation. A la présidentielle de 2009, il était officiellement de 74,11%. Un câble de l’ambassade américaine à Alger révélé par Wikileaks l’avait cependant estimée entre 25 et 30%.

Outre la participation, c’est la fraude, "mal incurable" selon le quotidien El Watan, qui fait débat, après les récentes révélations d’un ancien wali (préfet) confirmant que cette pratique avait bien lieu.

"Les élections seront truquées et le président sera élu pour un 4e mandat", a pronostiqué Abderrezak Mokri, le chef du Mouvement de la société pour la paix (MSP, islamiste), qui a appelé au boycott.

Les premiers résultats de l’élection sont attendus vendredi.

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