Legislatives: la colère de François Bayrou contre les choix de l’équipe Macron

François Bayrou, soutien d’Emmanuel Macron pour l’élection présidentielle, a vivement contesté jeudi la liste des candidats aux législatives dévoilée par le mouvement du président élu, souhaitant davantage de places pour son parti, le MoDem.

"C’est une opération recyclage du Parti socialiste. La grande lessiveuse. Je ne laisserai pas faire ça", a confié, François Bayrou à "l’Obs".

Le patron du MoDem est très remonté au vu de l’investiture par "En Marche ! de "tous les candidats repoussoirs du PS", notamment les anciens ministres de François Hollande, mais aussi du sort qui est réservé aux candidats de son parti. La liste des candidats investis par "En Marche !" n’a "pas (son) assentiment", vient-il de déclarer à l’AFP.

Le patron du MoDem comprend d’autant moins qu’il a déjeuné avec Emmanuel Macron hier à Paris. "On était OK", dit-il.

Richard Ferrand, secrétaire général du mouvement d’Emmanuel Macron, a précisé que ces candidatures étaient définitives mais qu’il restait de la place pour la discussion puisque près de 150 autres investitures doivent être accordées d’ici mercredi.

"Nous faisons chemin commun avec François Bayrou. Qu’au sein du MoDem il puisse y avoir quelques turbulences, cela s’explique", a dit Richard Ferrand sur France 2. "Il nous reste encore du chemin à faire et nous allons l’accomplir ensemble."

Prié de dire s’il y avait une marge de manoeuvre sur les investitures restant à donner, il a répondu : "Bien sûr."

Benjamin Griveaux, porte-parole d’Emmanuel Macron, a confirmé cette orientation. "Il reste 150 circonscriptions, ça se fera en bonne intelligence", a-t-il dit à Reuters, en assurant que "le MoDem a(vait) été associé à tout".

Bayrou a annoncé la convocation du bureau politique de son parti vendredi, "en souhaitant que dans les heures qui viennent, un mouvement de raison permette des investitures communes dans toutes les circonscriptions comme Emmanuel Macron et moi en sommes convenus depuis le premier jour de notre entente".

Benjamin Griveaux a jugé que la déclaration de François Bayrou et la réunion de son bureau politique étaient d’abord à usage interne, pour calmer des troupes déçues que des noms proposés par le MoDem n’aient pas été retenus parce qu’ils ne répondaient pas aux critères.

"Il doit les voir pour leur expliquer, c’est surtout un bureau politique d’explication", a dit le porte-parole. "Ça sera apaisé demain."

Un proche d’Emmanuel Macron avait auparavant déclaré, à propos de François Bayrou, "il pense qu’il n’est pas bien servi". "Ils avaient des prétentions qui s’approchaient de la centaine d’investitures, ils ne représentent pas ça."

Selon deux membres de la commission d’investiture de REM, la liste de 428 candidats publiée jeudi comprend environ 90 noms proposés par le MoDem, dont une quarantaine dans des circonscriptions gagnables.

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