Législatives en Algérie: le président d’un parti de l’opposition dénonce la fraude inhérente d’un système politique qui n’a pour objectif que de se perpétuer

Le président du parti algérien Jil Jadid, Soufiane Djilali, qui a décidé de boycotter les élections législatives du 04 mai a dénoncé la fraude inhérente d’un système politique qui n’a pour seul objectif que de se perpétuer, quoi qu’il en coûte pour le pays.

Dans un entretien publié sur le site français "Le Point Afrique", l’opposant algérien revient sur les motifs qui l’ont amené à boycotter ce scrutin, relevant qu’il ne s’agit pas d’élections, mais d’une distribution de quotas de sièges pour les partis politiques consentants avec une majorité absolue qui sera dévolue aux appareils politiques du pouvoir, FLN et RND.

Pendant près de trois années, l’opposition qui s’était structurée au sein d’une "instance de concertation et de suivi de l’opposition" avait réclamé haut et fort une commission indépendante pour la gestion des élections, a-t-il dit, rappelant que le pouvoir a alors instauré une "haute instance de contrôle des élections", qui lui est totalement inféodée.

Le président de la République, qui est en même temps président du FLN, désigne directement et indirectement l’ensemble des 410 membres de cette instance qui est en réalité l’instrument de légitimation de la fraude, a-t-il déploré, ajoutant qu’"en Algérie, tout le monde sait que le système trafique sans vergogne les élections".

"Malheureusement, une bonne partie de l’opposition a renoncé à ses exigences en acceptant de faire le jeu du pouvoir et, par ailleurs, les partenaires de l’Algérie consentent à fermer les yeux pour des intérêts économiques", a souligné l’opposant, expliquant que dans ce contexte, participer aux élections, c’est se priver éthiquement, en tant que parti politique, de dénoncer ces pratiques malhonnêtes qui privent les Algériens d’un État de droit et d’une véritable démocratie.

M. Djilali a, d’autre part, affirmé que de discrets sondages donnent un taux de participation insignifiant au scrutin de jeudi, estimant que le pouvoir réajustera le taux et le mettra à un niveau "honorable". Il a en outre noté que le régime politique est en grande difficulté, expliquant qu’il n’y a aucune homogénéité politique ou idéologique, si ce n’est le partage de la rente. La crise financière et économique que traverse le pays depuis la chute des prix du pétrole a faussé les calculs, a-t-il poursuivi, soutenant qu’il devient de plus en plus difficile d’entretenir des clientèles prédatrices, voraces et incompétentes. "L’économie est un désastre et les hommes du régime sont honnis par la population", a conclu l’opposant algérien.

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