Législatives allemandes : Merkel reconduite mais doit compter avec la percée de l’extrême droite

Comme attendu les conservateurs d’Angela Merkel ont remporté largement les élections législatives allemandes qui ont eu lieu dimanche avec 32,5 à 33,5% des voix, mais cette victoire est ternie par le score réalisé par le parti anti-islam et anti-immigration l’Alternative pour l’Allemagne (AFD), qui fera son entrée au Parlement.

Les projections de la télévision publique ARD donnent à l’AFD, 13,3% des suffrages, qui en font la troisième force politique du pays et aux sociaux-démocrates du SPD, classés en deuxième position, 20,2% des voix, un score considéré par les observateurs comme ‘’le plus mauvais’’ depuis la Seconde Guerre mondiale.

Dans une déclaration, la chancelière allemande a dit attendre un meilleur résultat et souligné que l’entrée au parlement des nationalistes -pour la première fois depuis la deuxième guerre mondiale- est un ‘’nouveau défi’’. Elle a assuré qu’elle œuvrera à "reconquérir ces électeurs et électrices" par une ‘’bonne politique’’.

Les nationalistes de l’AFD, qui surfaient sur la peur de l’Islam et des migrants, en écho à l’accueil réservé par Angela Merkel à plus d’un million de réfugiés en provenance notamment de Syrie et d’Irak, ont incontestablement bénéficié du vote d’un électorat hostile à la politique migratoire de Mme Merkel. Les derniers attentats qui ont frappé l’Allemagne ont apporté de l’eau au moulin du parti d’extrême droite, crée en 2013.

Admettant sa débâcle, le candidat social-démocrate Martin Schulz, ancien président du Parlement européen, a, dans une déclaration, indiqué qu’’’aujourd’hui, c’est un jour difficile et amer pour la social-démocratie allemande". Il a de même annoncé ne plus vouloir former de coalition avec les conservateurs dans le futur gouvernement d’Angela Merkel et préférer siéger dans l’opposition au Parlement, rendant ainsi la tâche difficile pour la chancelière de former le gouvernement.

L’on pronostique même que les tractations dureront plus longtemps que prévu au regard de la marge de manœuvre étroite dont elle dispose. Une coalition des conservateurs et des Libéraux du FDP, serait la plus logique, mais leurs scores (10 %) ne suffisent pas à former une majorité.

La chancelière serait donc obligée de faire appel aux écologistes, mais des divergences divisent les Verts et la famille politique de la chancelière notamment autour de la crise du diesel.

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