Le sommet de Nice s’ouvre aux chefs d’entreprises africains et français

La place de l’Afrique dans la gouvernance mondiale, la paix et la sécurité du continent mais aussi les grands dossiers internationaux comme le réchauffement climatique domineront les travaux du 25e sommet France-Afrique qui se tient lundi et mardi à Nice (sud de la France) .

La France, qui copréside la manifestation avec l’Egypte, a innové en organisant en parallèle une réunion de chefs d’entreprises français et africains chargés de réfléchir au rôle du secteur privé dans le développement économique.

Ce sommet de la "normalisation", selon plusieurs experts, sera axé sur l’économie, avec une série de rencontres entre entreprises françaises et africaines.

L’idée est d’adopter une approche pragmatique, sur le modèle du "Trade, not aid" (du commerce, pas de l’aide) anglo-saxon, qui propose une aide destinée à doper les secteurs de croissance. Et de contrer la Chine, qui offre des milliards et des infrastructures en échange de matières premières.

Autre changement: ces traditionnelles grands messes bisannuelles seront désormais organisées "tous les trois ans".

A Nice, la rencontre sera coprésidée par le président français et son homologue égyptien Hosni Moubarak, qui accueillera le prochain sommet en 2013.

Seuls deux des 53 pays africains ne seront pas représentés: le Zimbabwe, dont le président Robert Mugabe est en disgrâce internationale, et Madagascar, en pleine crise politique.

A la faveur de l’instauration de "transitions consensuelles", selon l’Elysée, les putschistes guinéen et nigérien ont été invités.

L’Ivoirien Laurent Gbagbo boycottera un sommet auquel il ne participe plus depuis 2002.

Le sommet s’articulera autour de trois grands huis clos entre chefs d’Etat portant sur la "place de l’Afrique dans la gouvernance mondiale", le "renforcement de la paix et de la sécurité", les questions de "climat et développement".

Ce sujet est cher à Nicolas Sarkozy, qui entend faire de la réforme des institutions internationales, à commencer par le Conseil de sécurité de l’Onu, une des priorités de la future présidence française du G8/G20.

"On a besoin de l’Afrique pour traiter des problèmes globaux comme la sécurité, la lutte contre les changements climatiques", fait-on valoir à l’Elysée.

Sur un sujet aussi sensible que le Conseil de sécurité de l’Onu, Paris souhaite notamment que les Africains, qui réclament deux sièges permanents, discutent du projet de réforme intérimaire franco-britannique visant dans un premier temps à allonger les mandats des membres non permanents.

La paix et la sécurité du continent seront au menu de la deuxième séance de travail du sommet, qui s’achèvera mardi par un débat sur le réchauffement climatique et le développement.

La France veut parvenir sur ces derniers points à un consensus avec l’Afrique pour faire avancer la cause de la lutte contre les gaz à effet de serre dans les forums internationaux.

"On ne peut résoudre la lutte contre le réchauffement sans les Africains, qui sont exposés au moins autant que nous et risquent d’en être les principales victimes. Il faut les impliquer, sans les pénaliser", dit-on dans l’entourage du chef de l’Etat.

Le président français a déjà pris des initiatives en ce sens en réunissant notamment les pays des forêts du bassin du Congo à la veille de la conférence de Copenhague, mais avec un succès limité, les Africains n’ayant pas fait bloc avec les Européens en décembre dernier dans la capitale danoise.

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