Le scandale « Panama Papers » mobilise les justices de plusieurs pays

La mise au jour par la presse internationale du scandale des « Panama papers », vaste système d’évasion fiscale orchestré par le discret cabinet d’avocats panaméens Mossack Fonseca, mobilise désormais les justices de plusieurs pays, France et Espagne en tête.

A Paris, la justice française a annoncé lundi l’ouverture d’une enquête pour "blanchiment de fraudes fiscales aggravées", à la suite des révélations du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), qui provoquent une onde de choc mondiale.

Les pratiques dévoilées sont "susceptibles de concerner des résidents fiscaux français", a expliqué le parquet financier français pour justifier sa décision. Les investigations ont été confiées aux enquêteurs spécialisés de l’Office central de lutte contre les infractions financières et fiscales.

Dès lundi matin, le président François Hollande avait assuré que les révélations des "Panama papers", tirées de 11,5 millions de documents provenant de Mossack Fonseca, donneraient lieu en France à des "enquêtes" fiscales" et des "procédures judiciaires".

A Madrid, le parquet de l’Audience nationale, juridiction spécialisée notamment dans la grande délinquance économique et financière, a également "ouvert une enquête pour blanchiment", qui vise spécifiquement le cabinet d’avocats panaméen.

Les investigations se concentreront sur les activités de Mossack Fonseca au profit de personnalités espagnoles ou résidant en Espagne, pour leur permettre d’éviter de payer des impôts dans ce pays.

Parmi les clients du cabinet panaméen en Espagne figurent notamment la star argentine de football Lionel Messi, vedette du FC Barcelone, et son père Jorge, qui doivent déjà comparaître en mai devant un tribunal catalan, justement pour évasion fiscale par le biais de sociétés fictives. La tante du roi Felipe VI, Pilar de Borbon, et le cinéaste Pedro Almodovar figurent également sur cette liste.

Lionel Messi a démenti lundi que la société panaméenne appartenant à sa famille, révélée dans les "Panama Papers", ait été utilisée pour de l’évasion fiscale, affirmant qu’elle "n’a jamais eu de fonds".

En France, l’émission "Cash Investigation" diffusée mardi sur la télévision publique France 2 promet de dévoiler des informations sur plusieurs personnalités, dont l’ancien ministre socialiste du Budget Jérôme Cahuzac, banni de la vie politique depuis son aveu en 2013 d’un compte caché en Suisse, Patrick Balkany, un député de droite proche de l’ancien président Nicolas Sarkozy, ou encore le milliardaire franco-israélien des télécoms et des médias Patrick Drahi.

Le directeur du quotidien français Le Monde, Jérôme Fenoglio, s’est aussi engagé à divulguer le nom d’un "grand parti politique français" concerné par les "Panama Papers".

Outre la France et l’Espagne, l’Australie a lancé lundi des investigations sur 800 clients du cabinet Mossack Fonseca. La Suède a pour sa part demandé au Luxembourg des précisions sur une filiale de la première banque scandinave, Nordea, qui aurait facilité l’évasion fiscale de ses clients.

L’enquête des "Panama papers", réalisée par une centaine de journaux, a révélé des avoirs dans des paradis fiscaux de 140 responsables politiques, stars du football ou milliardaires et suscité une onde de choc mondiale.

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