Le retour du Maroc à l’UA, un tournant historique et l’aboutissement d’une stratégie menée depuis longtemps dans le continent

Le retour du Maroc à l’Union Africaine (UA) est un tournant historique qui est l’aboutissement d’une stratégie menée depuis longtemps dans le continent, ont affirmé, mercredi soir à Paris, les participants à une conférence sous le thème "le retour du Maroc au sein de l’Union africaine. Quelles conséquences pour les équilibres régionaux ?".

Les intervenants lors de cette rencontre, organisée à l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS), ont relevé que ce retour est un succès diplomatique régional et continental, qui est le fruit d’un travail mené durant les quinze dernières années dans le continent africain.

Ils ont, à cet égard, rappelé la stratégie que mène le roi Mohammed VI sur le continent visant notamment un redéploiement de la puissance marocaine sur le plan diplomatique et économique au niveau de l’Afrique centrale, de l’ouest et subsaharienne.

Les participants ont aussi indiqué que le Maroc est l’une des principales puissances dans le continent à la fois sur le plan économique à travers la présence d’un nombre important d’entreprises marocaines en Afrique mais également sur les plans diplomatique et religieux à travers la formation d’imams issus de pays subsahariens et la promotion des valeurs d’un islam de juste-milieu, mettant en avant le rôle du Royaume en matière de stabilité et de lutte contre le terrorisme dans la région grâce à l’expertise acquise en la matière.

Ils ont en outre fait observer que le retour du Maroc au sein de l’UA a provoqué une véritable panique dans la diplomatie algérienne qui a connu un échec cuisant face à la bataille menée par le Royaume visant à mettre fin à une situation qui résulte de la guerre froide.

Les intervenants ont par ailleurs indiqué que le Maroc qui s’est retiré en 1984 de l’OUA n’a jamais été absent du continent puisqu’il a développé des relations avec les pays du sahel et de l’ouest avant de se tourner progressivement vers l’Afrique orientale et l’Afrique australe, rappelant, à cet égard, les différents déplacements effectués par le Souverain et les accords signés avec plusieurs pays du continent.

Le Maroc a depuis toujours eu des liens séculaires et très profonds avec le continent africain, comme en témoigne le préambule de la Constitution qui montre que le Royaume insiste sur la question de la coopération et la solidarité avec les pays et les Etats africains et en particulier les pays subsahariens et du Sahel, ont-ils dit, précisant que la politique africaine du Maroc est basée sur le respect mutuel, la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats, la réciprocité et la politique gagnant-gagnant.

Le Maroc considère l’Afrique comme une profondeur stratégique pour l’investissement et comme un continent prometteur, ont-ils conclu.

Cette conférence a été animée par Kader Abderrahim, chercheur à l’IRIS, spécialiste du Maghreb, Mohamed Tajeddine Houssaini, professeur de droit international à l’Université Mohammed V de Rabat et Philippe Hugon, directeur de recherche à l’IRIS, spécialiste de l’Afrique subsaharienne.

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