Le président tunisien « surpris » par l’attentat jihadiste

Le président tunisien Béji Caïd Essebsi a dit dans une interview diffusée mardi avoir été "surpris" par l’attentat sanglant contre des touristes dans un hôtel près de Sousse, la pire attaque jihadiste de l’histoire du pays.

"C’est vrai que nous avons été surpris par cette affaire. Ils ont pris des dispositions pour le mois du ramadan mais jamais ils n’avaient pensé que cela devait se faire sur les plages", a-t-il affirmé à la radio française Europe 1, en allusion aux responsables de la sécurité.

Trente-huit personnes ont été tuées vendredi lorsqu’un jeune Tunisien armé d’une Kalachnikov, qu’il avait cachée dans un parasol, a ouvert le feu sur des vacanciers sur une plage et au bord des piscines d’un hôtel de la zone touristique de Port El Kantaoui, au sud de Tunis.

Il y a trois mois, le 18 mars, la Tunisie avait déjà été frappée par une attaque contre un site touristique lorsque 22 personnes (21 touristes étrangers et un policier tunisien) avaient été tuées au musée du Bardo à Tunis.

Le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué ces deux attentats.

Après l’attaque du Bardo, des jihadistes ont menacé de lancer de nouvelles attaques en Tunisie en été, certains détournant la campagne de solidarité avec ce pays en postant ce message sur Twitter: "îIWillComeToTunisiaThisSummer", "Je viendrai en Tunisie cet été".

C’est aussi la troisième année consécutive que la Tunisie est frappée par des attaques en été et pendant le mois sacré musulman du ramadan: en juillet 2013, le député Mohamed Brahmi avait été assassiné à Tunis et huit soldats sauvagement tués sur le mont Chaambi, à la frontière algérienne. En juillet 2014, l’armée avait de nouveau été visée et 15 soldats tués dans le même secteur.

"S’il y a des défaillances, des sanctions seront prises immédiatement", a assuré M. Caïd Essebsi alors que selon plusieurs témoignages, l’attaque aurait duré une trentaine de minutes sans que les forces de l’ordre interviennent.

"Ce n’est pas un système parfait", a-t-il reconnu tout en promettant: "Comme dans toute guerre, nous pouvons perdre une bataille, mais on ne perdra pas la guerre".

"Ceux qui peuvent nous aider sont les bienvenus. Mais nous allons faire le maximum par nos propres moyens et nous allons mobiliser tous ces moyens dans un budget complémentaire", a-t-il ajouté.

La Tunisie fait face depuis la révolution qui a mis fin à la dictature de Zine El Abidine Ben Ali en janvier 2011 à une menace jihadiste croissante qui, outre des touristes, a tué des dizaines de policiers et de militaires.

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