Le président israélien refuse de gracier un soldat ayant achevé un Palestinien

Le président israélien Reuven Rivlin a rejeté dimanche la demande de grâce d’un soldat franco-israélien reconnu coupable et condamné pour avoir achevé un assaillant palestinien blessé et au sol.

"Aujourd’hui, le président Reuven Rivlin a pris la décision de rejeter la demande de grâce présentée par (le soldat) Elor Azaria", selon un communiqué de la présidence.

Début novembre, le ministre de la Défense Avigdor Lieberman avait recommandé au président d’accepter la demande de grâce.

Membre d’une unité paramédicale, le soldat franco-israélien avait été filmé le 24 mars 2016 alors qu’il tirait une balle dans la tête d’Abdel Fattah al-Sharif à Hébron en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 50 ans par Israël.
Le Palestinien venait d’attaquer des soldats au couteau. Atteint par balles, il gisait au sol, apparemment hors d’état de nuire quand Elor Azaria l’a achevé. La vidéo s’était propagée sur les réseaux sociaux.

Lors d’un procès qui avait profondément divisé ses compatriotes, le soldat israélien avait affirmé avoir craint qu’Abdel Fattah al-Sharif ne dissimule une ceinture d’explosifs sous ses vêtements, mais les juges avaient rejeté cette théorie, le condamnant à 18 mois de prison pour "homicide volontaire".

Fin septembre, le chef d’état-major de l’armée, le général Gadi Eisenkot, avait réduit de quatre mois la peine d’Elor Azaria qui a terminé en juillet son service militaire.

Dans sa réponse au soldat israélien, M. Rivlin a mentionné la clémence du général et la peine "indulgente" de la cour, selon le communiqué.

Amnesty international avait dénoncé une peine "qui ne reflète pas la gravité" des faits commis par cet ancien soldat tandis qu’un comité de l’ONU la qualifiait "d’inacceptable" pour "ce qui "paraît être une exécution extra-judiciaire".

"Un allégement supplémentaire de votre peine nuirait aux forces armées et à l’Etat d’Israël", a poursuivi le président.
Il a précisé que l’ex-soldat pourra se présenter devant la commission des libérations conditionnelles "dans environ trois mois", selon les dispositions du code pénal. (afp)

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