Le président français en Chine pour tenter de donner un élan décisif à la COP21

Le président français François Hollande sera lundi et mardi en Chine pour tenter de convaincre ce pays clé dans la lutte contre le réchauffement climatique de donner un élan décisif aux négociations avant la Conférence de Paris.

Avec 25% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, la Chine est le premier pollueur de la planète et son engagement pour le succès de la Conférence de l’Onu (30 novembre-11 décembre) fait de ce pays un arbitre majeur des négociations, dont la dernière session de travail à Bonn a ravivé la traditionnelle fracture entre pays développés et en développement.

Enjeu principal de son déplacement, M. Hollande va chercher à obtenir auprès de son homologue Xi Jinping une forte déclaration commune, qui pourrait intervenir à l’issue d’un entretien bilatéral lundi à Pékin, pour parvenir à arracher un accord à Paris visant à enrayer la hausse des températures.

Les discussions de longue haleine sur le projet de déclaration commune se poursuivaient encore ces derniers jours, notamment entre le chef de la diplomatie française Laurent Fabius et le négociateur chinois sur le climat, Xie Zhenhua.

Les pourparlers achoppent surtout sur les mécanismes de suivi des engagements attendus auprès des 195 pays à Paris: la France plaide pour un système "juridiquement contraignant", avec un mécanisme de révision tous les cinq ans, tandis que la Chine rejette un système "punitif".

La Chine, qui avait largement contribué à faire capoter la conférence de Copenhague en 2009, a déjà promis un pic de ses émissions de CO2 "autour de 2030", une annonce symboliquement faite lors de la visite en France fin juin du Premier ministre Li Keqiang.

Dans une déclaration commune avec les Etats-Unis fin septembre, Pékin s’est en outre engagé à mettre en place en 2017 un marché national de quotas de CO2, une avancée saluée par les experts.

En tant que chef de file du "groupe des 77" (qui rassemble les pays en développement), Pékin peut exercer des pressions colossales sur ses partenaires à la conférence, en particulier sur l’Inde, quatrième émetteur mondial de gaz à effet de serre.

L’Inde refuse en effet de réduire sa consommation de charbon, estimant que la croissance du pays ne peut être conditionnée aux préoccupations environnementales, d’autant, argumente Delhi, que les pays riches sont les responsables historiques du réchauffement climatique.

– Croissance verte au programme –

Accompagné d’une délégation d’une quarantaine de chefs d’entreprises et de plusieurs ministres (Affaires étrangères, Ecologie, Finances), François Hollande débutera sa visite à Chongqing, mégapole de 33 millions d’habitants confrontée à l’adaptation de son développement galopant aux normes environnementales, notamment en matière de traitement des eaux.

Il sera ensuite reçu à Pékin par son homologue au Grand palais du peuple, avant de s’entretenir avec lui, puis de signer des accords qui, selon l’entourage du président français, auront trait à "la croissance verte".

Mardi, M. Hollande rencontrera les membres du China entrepreneur club, qui réunit grands patrons et industriels, pour des discussions autour de l’économie chinoise, la deuxième au monde mais qui devrait connaître cette année une croissance au plus bas depuis un quart de siècle.

Il achèvera sa visite par la clôture d’un forum d’entreprises chinoises et françaises sur l’économie et le climat et par des entretiens avec le Premier ministre chinois et le président de l’Assemblée nationale au cours desquels ils évoqueront le partenariat bilatéral sur des "marchés tiers", en particulier en Afrique.

La visite de M. Hollande, qui emboîte le pas à la chancelière allemande Angela Merkel, s’inscrit dans une "séquence européenne" forte de la part de la diplomatie chinoise, tout particulièrement au moment où les relations Chine-USA sont sujettes à de nombreuses frictions.

Le président français s’envolera ensuite pour Séoul, où son message en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique sera plus aisé, la Corée du sud, qui accueille le siège du Fonds vert pour le climat (mécanisme financier de l’Onu), pratiquant déjà une politique dynamique en la matière.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite