Le président djiboutien reçu mardi à Paris par Hollande
Le président djiboutien Ismaël Omar Guelleh sera reçu mardi à Paris par son homologue français François Hollande, lors d’une rare visite officielle, critiquée par des ONG et des membres de l’opposition en exil.
M. Guelleh préside depuis 18 ans d’une main de fer aux destinées de Djibouti, petit pays hautement stratégique de la corne de l’Afrique. Il a été réélu pour un quatrième mandat en avril 2016 avec plus de 86% des voix, lors d’un scrutin dénoncé comme une "mascarade électorale" par l’opposition.
Le représentant en Europe de l’Union pour le salut national (USN, opposition), Maki Houmed-Gaba, a qualifié cette visite officielle du président Guelleh en France de "dénigrement manifeste des droits des Djiboutiens à la démocratie et à la liberté".
Cet opposant a annoncé l’organisation à Paris de deux manifestations, samedi et mardi, afin de réclamer la "libération des prisonniers politiques" et "l’ouverture d’une enquête internationale sur les exactions extrajudiciaires" à Djibouti.
Dans un communiqué séparé, l’ACAT (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture) a réclamé la libération d’un militant politique djiboutien, arrêté en juin 2010 et toujours détenu, malgré l’annulation de sa procédure judiciaire en octobre dernier.
"François Hollande doit fermement demander à son homologue djiboutien la libération de l’opposant Mohamed Ahmed dont la libération a été ordonnée par la justice il y a cinq mois. L’Elysée ne peut sacrifier les droits de l’homme sur l’autel des intérêts stratégiques français dans la Corne de l’Afrique", a estimé Clément Boursin, responsable Afrique à l’ACAT.
"M. le président de la République, ne recevez pas le président djiboutien Ismaïl Omar Guelleh", a de son côté réclamé le groupement d’associations humanitaires françaises et africaines "Tournons la page", dans une lettre ouverte à François Hollande.
De nombreuses grandes puissances, dont la France, les États-Unis ou le Japon, disposent à Djibouti de bases militaires pour profiter de son positionnement stratégique entre l’océan Indien et le canal de Suez.
Le pays n’a connu que deux présidents depuis son indépendance en 1977.
afp