Le pape François fête sa première année au Vatican

François, premier pape argentin de l’histoire, fêtait le premier anniversaire de son élection, jeudi, à la campagne, hors du Vatican, loin des acclamations de la foule et des crispations que suscitent ses réformes dans le petit État. L’anniversaire doit avoir lieu dans la discrétion. Seule manifestation publique annoncée pour l’heure : les « papa-boys », des jeunes catholiques qui font la promotion des papes depuis Jean Paul II, ont organisé une prière en continu devant durer 24 heures à partir de 18 heures mercredi, dans le « centre San Lorenzo », à cent mètres du Vatican.

Celui que son secrétaire particulier, le Maltais Alfred Xuereb, a défini comme "le curé du monde", est absent du palais pontifical. Avec 83 membres de la Curie, il avait pris la route en autocar dimanche pour rejoindre une résidence religieuse dans les bois des Castelli Romani, au sud-est de Rome. Il y suit les exercices spirituels de Carême, une retraite à laquelle se soumet chaque année la Curie avant Pâques, mais qui a lieu pour la première fois hors du Vatican.

"Superman"

Cela l’arrange peut-être. François a récemment jugé "offensant" d’être qualifié de "superman" par les médias, et a condamné le culte de la personnalité qui l’entoure. Jorge Mario Bergoglio, 77 ans, qui mène une vie dépouillée dans un trois-pièces de la résidence Sainte-Marthe au Vatican et qui a renoncé à la croix en or et à la mosette (petite cape) rouge de son prédécesseur, est entouré en effet d’une popularité inédite dans les milieux catholiques et non catholiques. Plus de 12 millions de "followers" le suivent sur Twitter en neuf langues, et si l’on compte les retweets, il est plus lu que le président américain Barack Obama. Selon l’institut de sondage Eurispes, il est plébiscité par 87 % des Italiens.

Selon un sondage en ligne effectué auprès de 2 171 personnes sur les sites des journaux catholiques Credere et Famiglia Cristiana, il est associé par 34,4 % des sondés à l’image bonasse du curé Don Camillo (ami du maire communiste Peppone) dans les films de Julien Duvivier, et par 20,2 % à celle de Robin des Bois, le bandit qui prend aux riches pour donner aux pauvres. La popularité du pape – et son image trompeuse de progressiste à tous crins en dépit de ses réaffirmations de la doctrine de l’Église – contraste avec diverses crispations au Vatican.

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