Le maire arabe de Nazareth vedette des médias israéliens

Le maire de Nazareth, la plus grande ville arabe en Israël, est devenu lundi la vedette des médias israéliens à la suite de la diffusion d’un reportage où il s’en prend au soutien des députés arabes israéliens à la vague de violences.

La scène diffusée par la "2", une chaîne de télévision privée, montre le député Ayman Odeh, qui dirige la Liste Unifiée regroupant les différents partis arabes (13 députés sur 120), sur le point d’être interviewé dans une rue de Nazareth.

Tout d’un coup, une voiture s’arrête à côté de lui avec à son bord le maire de la ville, Ali Salam. Tout en restant au volant, il hurle à Ayman Odeh en arabe puis en hébreu: "Va-t-en, vous détruisez tout, je suis le maire, vous détruisez la ville, (…) il n’y a pas un juif, pas un seul juif qui veut venir (à Nazareth). Qu’est-ce que tu nous fais ici. Tais-toi et va-t-en".

Le maire faisait allusion à la participation de députés arabes à une récente manifestation à Nazareth au cours de laquelle des jeunes masqués ont lancé des pierres et de bouteilles incendiaires vers les forces de l’ordre. Un dizaine d’entre eux ont ensuite été arrêtés. Ces images ont provoqué une chute des visites de juifs israéliens dans la ville.

Nazareth, où le Nouveau Testament situe l’enfance de Jésus, est aussi un important lieu de pèlerinage chrétien.

Cette scène et les propos du maire ont été abondamment diffusés et commentés par les radios, les télévisions et les réseaux sociaux israéliens. Selon la radio publique, cette dispute reflète la "cassure" au sein de la communauté arabe israélienne entre ceux qui se sentent solidaires des Palestiniens en lutte contre Israël et ceux qui redoutent que cette attitude ne compromette la "fragile coexistence" entre juifs et Arabes en Israël.

Les principaux partis arabes israéliens ont appelé à une grève générale mardi.

La communauté des Arabes israéliens, descendants des 160.000 Palestiniens restés sur leur terre après la création d’Israël en 1948, compte aujourd’hui plus de 1,4 million de personnes, soit 17,5% de la population totale. Elle se plaint de discriminations, notamment en matière d’emploi et de logement.

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