« Le maestro » Moha Oulhouceine Achibane décédé: le roi lui rend hommage

Le célèbre chanteur et chef d’orchestre marocain Moha Oulhouceine Achibane, dit « Le Maestro », a rendu l’âme, vendredi matin chez lui dans son village d’Azrou N’Aït Lahcen, cercle d’El Kebab (province de Khénifra), à l’âge de 113 ans. Le roi Mohammed VI a adressé un message de condoléances et de compassion aux membres de sa famille dit avoir appris avec une profonde émotion la nouvelle du décès de ce grand artiste.

En cette douloureuse circonstance, le souverain exprime "aux membres de la famille du défunt, et à travers eux, à l’ensemble de ses proches et à sa grande famille artistique, ainsi qu’à tous ses amis et ses admirateurs, ses vives condoléances et sa sincère compassion suite à la disparition de l’un des grands maîtres de l’art amazigh authentique, qui a perdu avec le décès de Moha Oulhouceine Achibane, l’un de ses piliers et symboles distingués et une école généreuse qui a contribué non seulement à l’enrichissement, au développement et à la préservation de l’art d’Ahidous, mais également à faire connaître la culture amazighe".

"A la faveur de son sens artistique subtil, sa nature joviale et sa prestation hors pair, le défunt a pu rayonner avec son art au-delà du pays et forcer le respect et l’admiration d’un large public épris de son art authentique, ce qui fait de lui une référence distinguée de la chanson amazighe marocaine", ajoute le message.

Aussitôt l’annonce de son décès confirmée, l’information a très vite fait le tour des rédactions et enflammé au passage les réseaux sociaux, donnant par la même toute sa mesure à la stature d’un homme qui a bercé l’imaginaire de générations entières de ses compatriotes et bien au-delà.

Hommes politiques, artistes, comédiens, journalistes, cadres supérieurs, académiciens, acteurs associatifs ou citoyens lambda, tout le monde se remémore l’image d’un homme svelte qui, constamment en burnous, traversait la scène d’un pas léger, malgré le poids de l’âge, comme flottant sur un nuage.

Beaucoup se rappelleront pour longtemps encore comment cette figure si familière et si attachante a rayonné de toute sa splendeur, des années durant, sur les chaines de TV avec ses bonds et pirouettes, ses mouvements agiles et calculés, ses gestes fins et élégants, son visage angélique ceinturé d’une barbe clairsemée et ses yeux gais et enjoués d’un enfant avide de croquer la vie à pleines dents.

Le défunt a entamé sa carrière artistique dès 1950 au cours de laquelle il a trôné sans partage, pendant plus de 60 ans, à la tête d’Ahidous du Moyen-Atlas, un art auquel il a imprimé beaucoup de verve et de passion.

C’est un monument de l’art et de la culture amazighe authentique qui s’éteint, après avoir mis en orbite, en compagnie d’une troupe composée de 21 artistes, une danse folklorique locale pour lui conférer une dimension internationale.

"L’Aigle", un surnom qu’il doit à une de ses danses, a en effet plané plus haut et plus loin, au gré de pas moins de 150 participations à des rencontres et festivals nationaux et internationaux, notamment au Festival des arts populaires de Marrakech et au Festival de Fès des musiques sacrées du monde, émaillées d’escales toujours honorables en Afrique, en Europe et aux Etats-Unis.

D’ailleurs, le surnom du "Maestro" lui a été attribué par l’ancien président américain Ronald Reagan qui fut émerveillé par sa performance lors d’une tournée à Walt Disney en 1984.

Récipiendaire de plusieurs distinctions et prix nationaux et internationaux qui lui ont été remis par des personnalités mondiales de renom, Moha Oulhouceine Achibane est père de six enfants (4 filles et 2 garçons) et grand-père d’une ribambelle d’arrières petites et petits-fils.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite