Le gouvernement libyen maintenu jusqu’aux élections de juin

Le Conseil national de transition (CNT), au pouvoir en Libye, a décidé dimanche de maintenir le gouvernement de transition jusqu’à l’élection d’une Assemblée constituante en juin afin de garantir la stabilité du pays.

"La plupart des membres du CNT ont décidé de maintenir le gouvernement tel quel", a dit à Reuters une source du CNT présente lors de la réunion à huis clos qui s’est tenue dimanche. "Ils ont estimé qu’il valait mieux faire ça que de procéder à des changements deux mois avant les élections."

Le CNT a été reconnu par la communauté internationale comme l’unique représentant légitime du peuple libyen après le renversement et la mort de Mouammar Kadhafi l’année dernière.

"Le gouvernement et le CNT devraient coopérer ensemble pour réussir les élections", a déclaré de son côté le président du CNT, Moustafa Abdeljalil, lors d’une conférence de presse.

Un porte-parole du CNT avait annoncé la semaine dernière que les autorités provisoires étaient en train de reconsidérer le travail de certains ministres dans l’objectif d’un remaniement. Moustafa Abdeljalil avait alors fait savoir qu’il n’envisageait pas de remaniement du gouvernement avant l’élection de juin.

Samedi soir, le porte-parole du gouvernement, Nasser al-Manaa a dénoncé la "pression exercée par le CNT qui affecte le travail du gouvernement".

Le Premier ministre libyen Abdel Rahim al-Kib s’en était pris mercredi au CNT, l’accusant d’"attaquer" son gouvernement au risque de compromettre la tenue en juin des élections d’une assemblée constituante.

M. al-Kib avait défendu son gouvernement qui a réussi, selon lui, à améliorer la sécurité dans tout le pays, à rétablir une vie normale après un conflit armé de plusieurs mois et à résoudre les problème de financement en obtenant notamment le dégel des avoirs de l’ancien régime de Mouammar Kadhafi, bloqués par l’Occident.

Selon lui, le principal objectif de son gouvernement est la tenue des élections à la date prévue. Il avait affirmé avoir "essayé de coopérer avec le CNT pour concentrer les efforts sur les élections et atteindre ce but".

"Malheureusement la priorité du Conseil ou certains de ses membres est de limoger le gouvernement", avait-il déploré dans des déclarations inédites, étalant pour la première fois sur la place publique ses différends avec le CNT.

Le président de la Haute commission électorale chargée de préparer le scrutin de juin, a, quant à lui, claqué la porte pour dénoncer un manque de collaboration du CNT qui retarderait les préparatifs, selon un des membres de la Commission.

Jason Pack, analyste à l’université de Cambridge et président de Libya-analysis. com, estime que les deux camps "se renvoyaient la balle" et évitent d’assumer la responsabilité d’un éventuel report des élections.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite