Le fils de l’ex-président Abdoulaye Wade arrêté à Dakar

Placé en garde à vue, Karim Wade est suspecté d’enrichissement personnel et sommé de justifier plus d’un milliard d’euros d’avoirs. Karim Wade, le fils de l’ex-président sénégalais Abdoulaye Wade, a fini la journée de lundi en garde à vue à la gendarmerie de Colobane, un quartier populaire de Dakar. Le matin même, les avocats de celui que l’on surnommait du temps de sa splendeur le « superministre » avaient déposé un imposant dossier pour justifier son patrimoine, estimé à 694 milliards de francs CFA, soit 1,058 milliard d’euros, par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei).

Le fils de l
Karim Wade n’a pas été le seul arrêté. Selon un avocat, la gendarmerie a également placé en garde à vue sept à huit autres personnes, notamment des hauts responsables de l’aéroport de Dakar. Cela fait des mois que la Justice s’intéresse au fils de celui qui dirigea le Sénégal pendant douze ans, jusqu’en 2012, et à des personnalités de l’ancien régime, dont certains sont députés dans l’actuel Parlement.

Une fois élu, le nouveau chef de l’État sénégalais, MackySall, a réactivé cette cour de répression de l’enrichissement illicite qui était en sommeil depuis des années. Le procureur près de la Crei, le chef de la section de recherche de la gendarmerie et la ministre de la Justice Aminata Touré sont vite devenus les bêtes noires des cercles pro-Wade.

Ancien expert financier à la City, Karim Wade, aujourd’hui âgé de 44 ans, fut conseiller de son père, responsable de l’organisation et des grands travaux de la conférence islamique qui s’est tenue à Dakar en 2008. Ministre de la Coopération internationale, des Transports aériens, des Infrastructures et de l’Énergie, le « ministre du ciel et de la Terre », selon un autre de ses surnoms, menait grand train et gérait d’importants budgets.
Sociétés offshore

Le procureur près de la Crei pointe une série de propriétés immobilières et de sociétés à la base de la fortune supposée de Karim Wade. Les noms de compagnies portuaires et aéroportuaires ont été cités. Des entreprises étrangères, d’Afrique ou du Moyen-Orient, ont été suspectées, Karim Wade étant accusé d’avoir géré sa fortune via des sociétés offshore et des banques installées au Maroc, à Monaco ou en France. Il fait d’ailleurs l’objet d’une enquête en France, l’État du Sénégal ayant déposé une plainte pour détournement de fonds publics, recel d’abus de biens sociaux et corruption, le 30 novembre 2012.
Les conseils de Karim Wade contestent que ce dernier soit propriétaire des sociétés dans l’oeil de la justice. Le dossier remis lundi matin au procureur de la Crei était justement censé établir cette thèse. Ce pourquoi, selon l’un des avocats de Karim Wade, l’ancien garde des Sceaux Amadou Sall, joint par RFI, « rien ne justifiait cette arrestation. Après huit mois d’enquête, le procureur spécial a mis en demeure Karim Wade d’apporter une réponse sur le patrimoine qui lui est attribué. Il l’a fait. Moins de 30 minutes plus tard, le procureur le convoque alors que l’enquête est terminée. C’est du kidnapping. Karim Wade a été kidnappé par un gouvernement revanchard ! Nous allons mobiliser nos militants. On se battra contre l’injustice ».

Depuis le début de l’enquête en juillet 2012, qui a suivi la victoire présidentielle de Macky sall, le Parti démocratique sénégalais (PDS) d’Abdoulaye Wade dénonce « une chasse aux sorcières ». –

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