Le député-maire de Nice dit partir en guerre contre « les cinquièmes colonnes » de « l’islamo-fascisme ».

Le député-maire UMP de Nice, Christian Estrosi, a affirmé dimanche sur France 3 que la France devait faire face à des "cinquièmes colonnes" islamistes et qu’une "troisième guerre mondiale" était déclarée à "la civilisation judéo-chrétienne" par "l’islamo-fascisme".

Interrogé sur l’attentat évité contre des églises à Villejuif (Val-de-Marne), M. Estrosi, candidat aux régionales en Paca face notamment à Marion Maréchal-Le Pen (FN), a déclaré : "oui, les catholiques sont menacés", "en France, les catholiques sont une cible". "La civilisation judéo-chrétienne dont nous sommes les héritiers aujourd’hui est menacée", a-t-il ajouté.

Selon lui, "l’immense majorité des musulmans de France qui aujourd’hui placent les lois de la République au-dessus des lois religieuses" essaient "de nous trouver en refuge parce qu’ils se sentent menacés par ce que j’appelle l’islamo-fascisme". Cet "islamo-fascisme" est "présent en Irak, en Syrie", mais aussi "ailleurs", et notamment en France, "à travers les cinquièmes colonnes et [leurs] réseaux infiltrés dans nos caves, dans nos garages, dans les lieux clandestins", a lancé Christian Estrosi.

"La carte d’identité ne fait pas un Français !"

Relancé sur l’expression "cinquièmes colonnes", il a poursuivi : "J’y vais fort, oui ! C’est une troisième guerre mondiale qui nous est déclarée, il faut en être conscient" et "dire la vérité". "Quand on a dit tous les jours à la télévision pendant la chasse aux frères Kouachi [auteurs de l’attentat contre Charlie Hebdo, NDLR] que ce sont des Français parce qu’ils ont une carte d’identité française, eh bien non… On est un Français quand on n’est pas un ennemi de la France. La carte d’identité ne fait pas un Français !" a lâché le maire de Nice.

"Nous avons des ennemis de la France qui ont une carte d’identité française et, aujourd’hui, il est temps de mettre en place des dispositions et des lois" pour y remédier, a-t-il insisté. "À partir du moment où on est un ennemi de la France, est-ce qu’on a le droit de porter un papier d’identité français, de bénéficier de toutes les prestations pour lesquelles paient ceux qui se lèvent tôt et qui travaillent tôt dans notre pays", a-t-il interrogé.

S’agissant de l’attentat évité de Villejuif, Christian Estrosi "trouve particulièrement pathétique la démonstration du président de la République et du Premier ministre qui veulent donner l’impression qu’ils auraient réussi à déjouer un attentat" alors qu’il a avorté "par l’effet du hasard".

Des propos "d’une extrême gravité"

Le PCF a réagi dimanche soir, par la voix de Pierre Dharréville, en dénonçant les propos "d’une extrême gravité" de Christian Estrosi, "engagé dans une course-poursuite sinistre avec la famille Le Pen". Ces déclarations "constituent un appel à s’engager dans une guerre de civilisation sans fondement ni issue et elles confortent une logique de suspicion généralisée", a-t-il déploré dans un communiqué.

De son côté, le président UMP du Sénat, Gérard Larcher, s’est clairement démarqué du maire de Nice en se disant "choqué" par l’emploi du mot "fasciste" et en indiquant que "la théorie de la cinquième colonne" n’était "pas (sa) théorie".

L’ancienne ministre UMP Valérie Pécresse n’utiliserait pas non plus les mêmes termes que Christian Estrosi. "Moi je ne suis pas dans les grandes phrases", a-t-elle dit dimanche soir sur BFMTV en indiquant qu’elle préférait parler de "guerre menée à la civilisation" en général plutôt qu’à "la civilisation judéo-chrétienne".

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