Le chef de la diplomatie française pour aider la Libye, y compris militairement

La communauté internationale doit se tenir prête à aider le nouveau gouvernement d’union nationale en Libye si celui-ci le demande, y compris militairement, déclare le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, dans un entretien à un quotidien français publié vendredi.

"La Libye est un sujet de préoccupation partagé par tous les pays de la région et bien au-delà. Le chaos qui y règne aujourd’hui favorise le développement rapide du terrorisme. C’est une menace directe pour la région et pour l’Europe. Daech (acronyme arabe de l’Etat islamique) recule en Syrie et en Irak, mais progresse sur le terrain en Libye", fait-il valoir dans le quotidien régional Ouest France.

"Il faut se préparer à répondre présent si le gouvernement d’union nationale de Sarraj demande de l’aide, y compris sur le plan militaire", plaide-t-il.

Interrogé sur l’éventualité d’une intervention militaire en Libye, M. Ayrault répond: "Cela dépendra de ce que nous demandera le gouvernement légal. Imaginer qu’on pourrait se lancer dans des frappes aériennes hors de tout processus politique n’est pas une option".

"Les Algériens qui n’étaient pas favorables aux frappes en 2011, comme les Russes, ne se privent jamais de nous rappeler l’opération en Libye" qui avait abouti à la chute de Mouammar Kadhafi, souligne le ministre.

"Il faut éviter de répéter les erreurs du passé et ne pas oublier ce qui s’est produit en Irak. La responsabilité de l’intervention américaine sous George W. Bush est dramatique. Cela a bouleversé la région et fait naître l’extrémisme et Daech. Tous ceux qui réfléchissent à des solutions, aussi bien en Syrie qu’en Libye, savent qu’il ne faut pas refaire ces erreurs", assure le chef de la diplomatie française.

Le chef du gouvernement d’union nationale libyen, Fayez al-Sarraj, tente actuellement d’installer son pouvoir à Tripoli avec le soutien de la communauté internationale.

Le gouvernement d’union nationale a été créé en vertu d’un accord signé en décembre 2015 au Maroc et parrainé par l’ONU. Il est censé mettre fin au conflit qui oppose deux "gouvernements" rivaux siégeant l’un à Tripoli et l’autre à Tobrouk dans l’est.

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