Le belge d’origine marocaine Abdelhamid Abaaoud serait le commanditaire des attentats de Paris

Le belge Abdelhamid Abaaoud, qui se trouve actuellement en Syrie, est soupçonné d’être le commanditaire des attentats qui ont frappé vendredi Paris et Saint-Denis, a-t-on appris lundi de source proche du dossier.

L’enquête des autorités avance plus de 48h après les attaques qui ont fait au moins 129 morts vendredi. Trois kamikazes ont déjà été identifiés ce week-end, trois Français. Ce lundi matin, on apprend que le commanditaire des attentats de Paris aurait été identifié, selon RTL. Il s’agirait d’Abdelhamid Abaaoud, un Belge d’origine marocaine de 27 ans originaire du quartier de Molenbeek. Il est aussi connu pour être un bourreau de Daesh en Syrie, l’un des plus actifs, et répondrait au pseudo de Abou Omar Soussi, son nom de guerre.

Abdelhamid Abaaoud est bien connu des autorités. Il est en effet connu pour avoir enrôlé son frère de 13 ans, Younès, dans les rangs de l’organisation Etat islamique (EI). Une affaire qui avait fait la une des journaux belges en février 2013 qui surnommaient alors l’adolescent, "le plus jeune djihadiste de Syrie". Mais Abdelhamid Abaaoud (également appelé Abou Omar Soussi ou Abou Omar al-Baljiki) s’est surtout fait remarqué dans une vidéo postée en mars 2014 par Daesh. Il apparaissait alors à visage découvert conduisant un pick-up trainant quatre cadavres, des personnes tuées par l’EI. Donné plusieurs fois pour mort, Abdelhamid Abaaoud est introuvable.

Il aurait été en liaison directe avec l’un des terroristes qui résidait lui aussi à Molenbeek. Pour les enquêteurs, Abdelhamid Abaaoud serait donc bien le commanditaire des attaques sanglantes de vendredi. Selon le journal De Standaard, c’est avec Brahim Abdeslam, un kamikaze qui s’est fait explosé boulevard Voltaire, que cet homme aurait été en contact. En effet, leurs deux noms apparaîtraient dans plusieurs dossiers criminels de droit commun pour des faits commis à Bruxelles et remontant à 2010-2011. D’après DH.be et France Info, Abdelhamid Abaaoud et Salah Abdeslam, activement recherché, sont amis d’enfance. Ils auraient par le passé été accusé de braquages. De plus, celui présenté comme étant "le cerveau" et les frères Abdeslam ont résidés à Molenbeek, près de Bruxelles. C’est d’ailleurs vers la Belgique que les hommes en cavale auraient pu se rendre, et c’est à Molenbeek que la police a procédé à sept interpellations ce week-end. Cette banlieu de la capitale belge est connue pour être un "fief islamiste". L’auteur présumé de la tuerie du musée juif de Bruxelles, Mehdi Nemmouche, y aurait séjourné.

Par ailleurs, le nom d’Abdelhamid Abaaoud était déjà apparu dans l’enquête sur une série d’attaques déjouées en Belgique au mois de janvier dernier. Il avait déjà été identifié comme le cerveau de ces attaques, celui qui dictait les ordres et qui finançait l’opération. Suite au démantèlement de sa cellule jihadiste belge, il aurait fui et se cacherait dans un autre pays, peut-être la Grèce ou la Turquie. Il avait été condamné à 20 ans de prison en juillet dernier à Bruxelles, lors d’un procès auquel il n’était bien sûr pas présent. D’après un témoin cité par France Info, il aurait eu comme projet de retour de Syrie de "frapper une salle de concert" en France.

"J’ai honte pour Abdelhamid, mon fils. Il a ruiné nos vies"

A cette époque, Courrier International avait recueilli le témoignage de son père qui était alors en dépression depuis qu’il avait appris les agissements de son fils. "Je n’en peux plus, je suis à bout de forces", déclarait-il. "J’ai honte pour Abdelhamid, mon fils. Il a ruiné nos vies". "Pourquoi, au nom de Dieu, voudrait-il tuer des Belges innoncents ? Notre famille doit tout à ce pays", avait-il ajouté. Le père de celui qui est aujourd’hui suspecté d’avoir mené les attentats expliquait avoir travaillé dans la mine à son arrivée en Belgique il y a quarante ans, puis avoir "reçu un magasin de vêtements" et en avoir aussi acheté un pour Abdelhamid Abaaoud. "Abdelhamid n’était pas un enfant difficile et c’est devenu un bon commerçant", racontait son père. "Mais tout à coup, il est parti pour la Syrie. Je me suis demandé tous les jours pour quelle raison il s’était radicalisé à ce point. Je n’ai jamais reçu de réponse".

Le téléphone portable de Abdelhamid Abaaoud avait lors de l’enquête en janvier été localisé en Grèce. Il se trouve que c’est également en Grèce que le passeport syrien retrouvé près d’un kamikaze du Stade de France a été enregistré. La suite de l’enquête dira si un lien est à établir entre ces deux informations.

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