Le Roi Mohammed VI au cœur de la cause palestinienne

Marrakech, la ville ocre à la beauté racée, est aujourd’hui au centre de toutes les attentions. Et pour cause. Elle abrite la réunion du comité Al Qods, sous la présidence du Roi Mohammed VI et en présence du président palestinien Mahmoud Abbas. Objectif, jeter le maximum de lumière sur le statut d’Al Qods dont le destin et la volonté des hommes lui prédisent de devenir la future capitale de deux États, le palestinien en cours de formation et l’israélien en cours de pacification.

Par Mustapha Tossa

Ce comité d’Al Qods se réunit pour faire le bilan de son action militante et déterminée contre la judaïsation forcée de cette ville par des autorités israéliennes rendues arrogantes par des victoires militaires et politiques mais aussi pour envoyer un message fort et sans concession au monde entier sur le statut spécifique de cette ville sainte pour l’ensemble du monde musulman.

La réunion de Marrakech ne se tient pas dans le contexte ordinaire de ces dernières années où la tension militaire et l’incapacité politique le disputaient au désespoir des peuples de la région. Bien au contraire, elle intervient à un moment crucial où tout indique que des avancées majeures peuvent être obtenus dans le très difficile processus de paix israélo-palestinien. Et donc l’inévitable discussion autour du statut final de la ville de Jérusalem, Al Qods pour les palestiniens et le monde musulman.

Deux facteurs clefs rendent la réunion de Marrakech extrêmement magnétique. Le premier est l’implication forte de l’administration Obama dans le conflit entre Israël et les Palestiniens. Un activisme diplomatique porteur d’espoir. Plus d’une dizaine de voyage dans la région pour le secrétaire d’état aux affaires étrangères John Kerry, des réunions régulières du comité de suivi, notamment à Paris, en présence de nombreux ministres rabs des Affaires arabes. Même si l’administration Obama a choisi de ne pas communiquer sur ce marathon diplomatique, tout indique que Barack Obama ne veut pas sortir de jeu proche oriental sans avoir mis sur la table une solution négociée entre Palestiniens et Israéliens. Un accord cadre a été présenté aux protagonistes. Et le clash médiatique entre le ministre israélien de la défense Moshe Yaalon, si surprenant et si violent soit-il, indique que les protagonistes de ce conflit sont rentrés dans le dur.

Le second élément qui rend le contexte extrêmement favorable à des percées diplomatiques de grande ampleur a un lien avec l’attitude iranienne dans la région. Sous la houlette de Hassan Rouhani, présenté comme modéré, l’Iran donne l’impression d’avoir accepté d’arrondir les angles. Elle l’a montré sur son arsenal nucléaire en acceptant un compromis historique avec la communauté internationale. Elle semble le confirmer en tentant de reformuler sa politique de bon voisinage avec les pays du golfe à majorité sunnite. Il y a de fortes chances qu’elle se rapproche du camp de la modération dans la gestion du conflit israélo palestinien. Sa participation au comité d’Al Qods sous la présidence de Mohammed VI est l’occasion de traduire dans les faits et le discours politique cette lente métamorphose.

En arrière plan de ce contexte mouvant, le Roi Mohammed VI préside le comité Al Qods quelques semaines seulement après sa première rencontre avec Barack Obama à Washington. Les deux hommes ont du avoir un langage de vérité sur la question. Le président américain insistant sur la possibilité de parvenir à une solution négociée dans laquelle la diplomatie marocaine peut jouer un rôle crucial.

Depuis des décennies, la question palestinienne est au cœur de la diplomatique marocaine. La présidence du comité d’Al Qods dont l’objectif était de défendre la spécificité unique de cette ville contre les ambitieux programmes de sa judaïsation par les autorités israéliennes, lui avait permis de rester au cœur de cette négociation proche orientale.

Le comité Al Qods, une organisation beaucoup plus puissante et plus crédible sur la scène internationale que la Ligue arabe ou d’autres organisations similaires, a servi de lanceur d’alertes et d’avertissements chaque fois que le autorités israéliennes enivrées par leur puissance militaires, taquinaient la ligne rouge. Le comité Al Qods exerce, sous la présidence de Mohammed VI, un magistère moral et politique écouté et apprécié par les grands centres de la décision politique, qu’il s’agissent des Américains, des Européens ou des pays musulmans.

Le grand message que le souverain marocain s’apprête à délivrer depuis Marrakech aura, à n’en pas douter un impact majeur sur la solution politique en cours de fabrication sous la houlette des Américains pour mettre fin au plus vieux conflit de la région et permettre aux israéliens et aux palestiniens de vivre en paix et en bonne intelligence.

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