Le Portugal sort officiellement de son plan de sauvetage financier

Après trois années sous perfusion de l’Union européenne et du FMI, le Portugal sort officiellement samedi de son plan de sauvetage financier sans demander une ligne de crédit de précaution à ses partenaires européens.

En renonçant à un filet de sécurité, Lisbonne opte pour une ‘saida limpa », une ‘sortie propre » qui permet au pays de retrouver son autonomie financière, un scénario qui semblait optimiste il y a un an.

La fin du plan de sauvetage financier constitue un tournant pour le pays mais la reprise économique reste fragile et balbutiante.

Le taux de chômage a certes diminué mais il reste supérieur à 15 %, la dette a atteint 129 % du PIB et malgré une éclaircie sur le front de la croissance amorcée au printemps 2013, le PIB du premier trimestre a enregistré une chute inattendue à 0,7 % à cause d’un essoufflement des exportations.

Confronté en 2011 à une situation de quasi-banqueroute, le Portugal avait cessé de pouvoir se financer sur les marchés à des prix acceptables en raison du désintérêt des investisseurs. Après plusieurs mois de résistance, le pays s’était résolu à solliciter une aide financière internationale.

En échange d’un prêt de 78 milliards d’euros accordé en mai 2011 par l’Union européenne et le FMI, Lisbonne s’était engagé à mettre en œuvre un exigeant programme de rigueur assorti de coupes dans les salaires des fonctionnaires et les retraites et d’une forte hausse d’impôts.

Au prix de coupes sévères dans les dépenses publiques et une hausse très importante des impôts, les indicateurs sont repassés au vert : déficit public sous contrôle, taux d’emprunt au plus bas, importantes réserves financières et lancement de nouvelles émissions de dette à long terme.

Le Portugal va certes en finir avec l’aide des créanciers mais pas avec la rigueur. Les remèdes de la troïka appliqués avec zèle par le gouvernement de centre droit continuent de peser sur les familles portugaises usées par les sacrifices à répétition.

Sous le poids des coupes dans les dépenses et des hausses d’impôts, le chômage, l’émigration et la pauvreté ont augmenté alors que les revenus et la consommation ont baissé.

Le ressenti des Portugais risque de durer encore puisque le gouvernement s’est engagé à maintenir le cap de la rigueur pour ne pas étouffer la reprise timide de l’économie.

Le gouvernement de centre droit a d’ores et déjà annoncé de nouvelles mesures d’économies pour 2015, pour un montant de 1,4 milliard d’euros.

A l’issue d’un conseil des ministres extraordinaire programmé ce samedi, le gouvernement compte donner des gages aux investisseurs sur sa stratégie de croissance à moyen terme.

‘Les politiques de rigueur budgétaire et les réformes visant à soutenir la croissance doivent être maintenues pendant les mois et années à venir », a mis en garde samedi le vice-président de la Commission européenne Siim Kallas.

Certes, le Portugal ne sera plus soumis à des examens réguliers de la part de la Troïka, mais le pays devrait rester sous la surveillance de ses créanciers jusqu’en 2035.

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