Le Parlement tunisien adopte une loi anticorruption

Le Parlement tunisien a approuvé mercredi soir une loi anticorruption, un texte très attendu qui protège notamment les lanceurs d’alerte.

La corruption est perçue dans ce pays d’Afrique du Nord comme un des principaux freins à la relance de l’économie, six ans après le soulèvement contre la dictature de Zine el Abidine Ben Ali, largement marqué par des slogans anticorruption.

Examinée depuis mardi, cette loi de 36 articles a été votée par 145 députés présents à l’Assemblée sur un total de 217. Le texte met en place les mécanismes de dénonciation de la corruption et de protection des lanceurs d’alerte.

La loi considère comme crime et punit toute acte de représailles à l’encontre des lanceurs d’alerte, notamment dans la fonction publique, et assure à ces derniers une protection contre les mesures disciplinaires de leurs supérieurs.

"C’est un acquis de la révolution", a déclaré après le vote le vice-président du Parlement, Abelfattah Mourou, tandis que le ministre de la Fonction publique, Abid Briki, présent à la plénière a salué une "législation forte qui facilite la lutte contre la corruption".

Depuis sa prise de fonctions mi-2016, le gouvernement d’union de Youssef Chahed a dit vouloir ériger la lutte anticorruption au rang des priorités et une stratégie nationale a été annoncée en décembre.

M. Chahed avait jugé que ce combat s’annonçait encore "plus difficile" que celui contre le terrorisme.

D’après des experts, la corruption d’Etat sous le régime Ben Ali a laissé place à une banalisation de la petite corruption dans tous les domaines du quotidien.

Elle a atteint un stade "épidémique", a estimé l’an dernier le chef de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (Inlucc), Chawki Tabib.

Dans le dernier classement de Transparency international sur l’indice de perception de la corruption dans le monde, la Tunisie stagne à la 75e place.

Afin de tenter de briser le mur du silence autour de ce fléau, dix lanceurs d’alerte ont été honorés fin janvier, une manière d’inciter les citoyens tunisiens à surmonter leurs craintes de représailles et à dénoncer les abus.

Avec AFP

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