Le Pakistan lève son moratoire sur la peine de mort dans les cas de terrorisme

Le Pakistan a annoncé mercredi la levée de son moratoire sur la peine de mort dans les cas de terrorisme, au lendemain de l’attaque de talibans contre une école de Peshawar (nord-ouest), la plus sanglante de l’histoire du pays.

L’attaque d’un commando taliban mardi a fait 141 morts, dont 132 écoliers, et suscité une vague d’indignation à travers ce pays endeuillé régulièrement par des attentats islamistes.

Au Pakistan, les condamnations à mort sont relativement fréquentes, mais cette sentence n’était plus appliquée depuis 2008, hormis dans un cas lié à la cour martiale, le pays respectant un moratoire sur la peine capitale.

Le Premier ministre Nawaz Sharif, arrivé au pouvoir à l’issue des législatives de mai 2013, avait jonglé avec la possibilité de réintroduire la peine de mort, un projet alors dénoncé par des organisations de défense des droits de l’Homme et des diplomates européens.

Mais après l’attaque de Peshawar, "le Premier ministre a approuvé l’abolition du moratoire sur la peine de mort dans les cas de terrorisme", a déclaré mercredi un haut responsable du bureau de M. Sharif.

Selon Amnesty International, environ 8.000 condamnés à mort se trouvent actuellement dans les prisons pakistanaises. Certains d’entre eux ont été jugés par des tribunaux anti-terroristes, réputés plus efficaces, même si leurs crimes ne sont pas liés directement à des affaires de terrorisme, dénoncent aussi des organisations de défense des droits de l’Homme.

Le maintien du moratoire avait été considéré comme l’un des points clés ayant permis au Pakistan d’obtenir il y a un an le statut de "GSP+" lui permettant d’exporter sans barrière tarifaire de nombreux produits, notamment le textile, vers l’Union européenne, son premier partenaire économique.

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