Le PS investit ses candidats aux législatives dans un climat tendu

Le PS investit ses candidats aux législatives dans un climat tendu
Le Parti socialiste français a désigné samedi dans la tourmente ses candidats pour les législatives de juin 2012 avec une violente charge de Martine Aubry contre Arnaud Montebourg, qu’elle a accusé d’avoir un ego démesuré.

Le "troisième homme" de la primaire socialiste a jeté un pavé dans la mare en évoquant des soupçons de financement occulte de la fédération PS du Pas-de-Calais, mettant notamment en cause Jack Lang, député socialiste de ce département. Ce dernier, qui a annoncé qu’il allait porter plainte pour diffamation contre Arnaud Montebourg, n’a pas été investi samedi par le PS dans sa circonscription pour avoir refusé la semaine dernière de se soumettre au vote des militants. "J’ai laissé le Parti socialiste prendre la solution qui lui paraissait la meilleure", a réagi sur France Inter l’ancien ministre de la Culture, qui a laissé entendre qu’il pourrait être investi ailleurs.

La Convention nationale du PS, à La Défense, près de Paris, s’est déroulée dans un climat tendu par les soupçons entourant la fédération du Pas-de-Calais, qui ont conduit Martine Aubry à geler cette semaine la candidature du député-maire de Liévin, Jean-Pierre Kucheida. La première secrétaire du PS n’a pas du tout apprécié l’attitude d’Arnaud Montebourg dans cette affaire et l’a clairement fait savoir. "Nous avons tout pour gagner en juin, tout sauf l’ego de quelques-uns qui ne sont jamais en retard pour faire parler d’eux avec une petite phrase contre d’autres camarades ou une position différente de celle du parti", a déclaré Martine Aubry. "Mon rôle, c’est de faire respecter non seulement les positions du parti, mais celle de notre candidat et de ne plus accepter aucun ego", a-t-elle ajouté. "Je comprends que Jack Lang soit insupporté par les propos d’un de ceux dont l’ego a besoin de se démontrer. (…) Jeter l’opprobre sur l’ensemble d’une fédération, c’est inacceptable. Il y a d’autres combats à mener."

Arbitrages délicats

Les investitures des députés PS aux législatives ont été adoptées par une large majorité des députés (174 voix pour, 6 contre et 4 abstentions). Au total, 420 députés ont été désignés. Une vingtaine de circonscriptions sont gelées. Leur sort sera tranché lors d’un bureau national du PS en janvier. Les délicats arbitrages de ces dernières semaines ont dû tenir compte des accords passés avec le Parti radical de gauche (PRG), mais surtout de celui signé le 15 novembre avec Europe Écologie-Les Verts (EELV), qui s’est vu réserver 60 circonscriptions. Le PS espère passer prochainement d’autres accords avec le Mouvement républicain et citoyen (MRC) fondé par Jean-Pierre Chevènement et le Mouvement unitaire progressiste (MUP) de Robert Hue.

Martine Aubry a salué la parité dans les candidatures du PS pour les législatives, avec "autour de 50 %" de femmes. Elle a signalé en outre que son parti présenterait 25 candidats issus de la diversité. Tous les candidats socialistes se sont engagés par écrit sur le non-cumul des mandats. "Je suis convaincue non seulement que notre candidat, François Hollande, sera élu président de la République, mais que derrière, nous aurons une rénovation profonde et un beau score pour accompagner sa politique au Parlement", a dit Martine Aubry.

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