Le Maroc, un champion africain de la construction automobile

Fort de sa position géopolitique et de son savoir-faire, le Royaume s’impose comme un fer de lance de l’automobile sur le continent.

L’industrie automobile marocaine a enregistré une croissance remarquable au cours des dix dernières années. Une progression fulgurante qui n’est pas près de s’arrêter, puisque le Maroc est en train de se hisser parmi les plus grands constructeurs d’automobiles du monde, selon une étude du cabinet d’Oxford Business Group (OBG), qui cite un rapport de Pricewaterhouse Coopers. Les regards des investisseurs se tournent vers le royaume, plateforme idéalement située pour inonder les marchés africains et européens.

De nombreux atouts

Avec 108 743 véhicules produits en 2012, en hausse de 83 % par rapport à l’année précédente, le Maroc détrône l’Égypte et devient le premier constructeur automobile d’Afrique du Nord, le deuxième du continent, derrière l’Afrique du Sud. D’ici 2017, le Maroc se positionnera au 19e rang mondial des assembleurs de véhicules. Les raisons d’un tel succès ? La position géopolitique très favorable du Royaume, à laquelle s’ajoute sa stabilité politique et économique ainsi que son savoir-faire.

Diversifié, "le Maroc compte des centaines d’entreprises de fabrication d’où sort une large gamme de produits allant de la berline familiale au câblage d’avion", remarque l’OBG. Le Maroc offre également de nombreux avantages aux constructeurs automobiles, notamment un coût du travail extrêmement concurrentiel et de bonnes infrastructures de transport qui permettent d’exporter facilement vers l’Europe de l’Ouest, la région méditerranéenne et l’Afrique subsaharienne, un marché en plein essor. À terme, le Maroc possède donc tous les ingrédients pour détrôner le ténor africain.

Les grands constructeurs séduits

Les grands constructeurs automobiles l’ont d’ailleurs bien compris. Renault est déjà présent à travers les principales usines de montage automobile du pays. Le leader français détient en effet 80 % de la Société marocaine de constructions automobiles (Somaca), près de Casablanca, ainsi que 52,4 % d’une usine à Melloussa, dans la zone franche de Tanger. Et le Royaume pourrait bientôt accueillir de nouveaux noms d’ici deux à trois ans, asiatiques notamment, puisque Toyota et Hyundai auraient montré leur intérêt pour les conditions attrayantes offertes aux investisseurs. En suivant l’exemple de Renault, ils pourraient ainsi profiter du vivier d’ouvriers qualifiés qui s’est créé ainsi que d’un réseau de près de 30 sous-traitants et fournisseurs.

Un secteur boosté par les exportations

Du côté des exportations, l’automobile est le secteur qui enregistre la plus haute augmentation parmi les échanges extérieurs du Maroc. La valeur des exportations de l’industrie automobile a progressé de 17,5 % en glissement annuel sur les neuf premiers mois de l’année 2013 et les ventes de véhicules affichent une hausse de 58,3 %, s’établissant à 8 milliards de dirhams (1 milliard de dollars), selon l’Office marocain des Changes. Le résultat d’une politique du gouvernement visant à attirer les investissements étrangers et développer un modèle d’automobile low, cost, qui séduit à la fois par son prix et sa dimension pratique.

Les investissements progressent

La production et les exportations devraient encore poursuivre leur ascension grâce au récent lancement d’une nouvelle ligne de production par Renault, note l’OBG. Le site de Melloussa, où sont fabriquées des voitures Dacia, la marque de véhicules à bas coûts de Renault, a connu une expansion majeure en octobre dernier, avec le lancement d’une seconde ligne qui multiplie la capacité de l’usine par deux et fait de celle-ci la plus grande usine automobile d’Afrique. Le coût total de l’opération s’élève à environ 400 millions d’euros, ce qui porte l’investissement total reçu par ce site à près de 1,1 milliard d’euros.

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