Le Maroc met en garde contre l’utilisation criminelle des matières nucléaires et radioactives

L’usage potentiel d’armes ou de composants nucléaires constitue la plus grave menace actuelle pour la paix et la sécurité internationale, une menace réelle surtout avec le risque que des organisations terroristes parviennent à se procurer des armes nucléaires, a affirmé mardi l’Ambassadeur, Représentant Permanent du Royaume du Maroc auprès des Organisations Internationales à Vienne, Lotfi Bouchaara.

Dans une intervention devant les participants aux travaux de la conférence ministérielle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sur la sécurité nucléaire, le diplomate marocain a évoqué les conséquences humaines, économiques et environnementales catastrophiques à l’échelle internationale d’une utilisation criminelle des matières nucléaires et radioactives.

M. Bouchaara, qui est également ambassadeur du Royaume en Autriche a, à ce propos, souligné que le Maroc a toujours encouragé la multiplication des efforts régionaux et internationaux en vue de renforcer les systèmes de sécurité nucléaire dans le monde, œuvrant également à la promotion d’une culture de sécurité nucléaire, en organisant des ateliers au profit des étudiants et professionnels nationaux et internationaux.

Adhérant pleinement au principe selon lequel la responsabilité en matière de sécurité nucléaire dans un Etat revient entièrement à celui-ci, le Maroc a pris plusieurs mesures concrètes pour le renforcement de son architecture nationale de sécurité nucléaire, notamment dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre le terrorisme, basée sur une approche proactive et multidimensionnelle, a indiqué M. Bouchaara qui est également ambassadeur non résident du Maroc en Slovaquie et en Slovénie.

Et de citer à l’appui l’adoption le 22 août 2014 de la loi no 142-12, relative à la sûreté et à la sécurité nucléaires et radiologiques et à la création de l’Agence Marocaine de Sûreté et de Sécurité Nucléaires et Radiologiques (AMSSNuR), permettant ainsi au Royaume de disposer d’un organisme réglementaire centralisé.

Il a ajouté que le Maroc poursuit ses activités de formation aux niveaux national et régional (Afrique et MENA) pour le partage de connaissances et bonnes pratiques et ce, dans le cadre de son centre national de soutien à la sécurité nucléaire abrité par le centre national de l’énergie, des sciences et techniques nucléaire (CNESTEN), réitérant la disposition du Maroc à partager son expérience en matière d’applications nucléaires à des fins pacifiques dans le cadre d’une coopération sud-sud et triangulaire.

Conscient de la nécessité de renforcer ses partenariats régionaux et internationaux sur ce registre, le Maroc a élaboré avec l’Espagne un plan d’action dans le domaine de la sécurité nucléaire, dans le cadre duquel les deux pays ont organisé en octobre 2015 l’exercice ‘’Gate To Africa’’, a-t-il fait savoir, rappelant que cet exercice de grande envergure a permis aux deux pays d’évaluer leur capacité de coordination, par la simulation d’une riposte à un acte terroriste lors du transport d’une source radioactive du port d’Algésiras dans le Sud de l’Espagne au port Tanger-Med dans le Nord du Maroc.

Les résultats ainsi que les recommandations issues de cette opération conjointe ont été d’ailleurs présentés lors de cette conférence ministérielle.

Tout en se félicitant de l’excellente coopération entre le Maroc et l’AIEA dans divers domaines ayant trait à la sécurité nucléaire, en adoptant une approche intégrée et globale, M. Bouchaara à assuré que le Maroc compte poursuivre activement sa coopération en matière de sécurité nucléaire avec l’Espagne ainsi que ses partenaires régionaux et internationaux, aussi bien au niveau bilatéral que multilatéral.

Les travaux de cette conférence ministérielle de l’AIEA tenus sous le thème "Sûreté nucléaire : engagements et actions’’ se prolongent jusqu’au 9 décembre avec la participation d’experts marocains et internationaux. Cette conférence sera l’occasion pour les Etats membres de l’AIEA d’adopter une nouvelle déclaration ministérielle en vue de renforcer la coopération sur la sécurité nucléaire et définir les engagements à mettre en œuvre à l’avenir.

Les sessions animées par des experts internationaux permettront de faire le point sur les avancées techniques depuis 2013, notamment au sujet du cyberterrorisme, la protection physique des installations nucléaires, la prévention des trafics illégaux ou encore la formation et l’éducation.

Atlasinfo avec map

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