Le Maroc est le marché « le plus mature » au Maghreb en matière d’assurance (Standard & Poor’s)

Dans sa dernière étude sur le potentiel de croissance du secteur de l’assurance au Maghreb, l’agence indique que le volume des primes s’élevait en 2010 à 1.96 milliard d’euros (21.7 milliards de DH) au Maroc, contre 821 millions d’euros en Algérie et 550 millions d’euros en Tunisie.

Le Maroc est le marché
Le Maroc est le marché "le plus mature" au Maghreb en matière d’assurance, avec un taux de pénétration de 2.8% et une prime moyenne par tête de 60,40 euros, affirme l’agence de notation internationale Standard and Poor’s (S&P).

Dans sa dernière étude sur le potentiel de croissance du secteur de l’assurance au Maghreb, l’agence indique que le volume des primes s’élevait en 2010 à 1,96 milliard d’euros (21,7 milliards de DH) au Maroc, contre 821 millions d’euros en Algérie et 550 millions d’euros en Tunisie.

"Le Maroc affiche un bon potentiel de croissance dans la plupart des métiers (d’assurance), en avance sur les programmes gouvernementaux de généralisation d’assurance, et en dépit de la maturité élevée de la filière Vie par rapport à ses voisins du Maghreb" précise S&P dans cette analyse.

"Le Maroc est le deuxième plus grand marché en Afrique, en plus de sa position de premier plan dans le monde arabe", souligne-t-elle, notant que le secteur y a enregistré "la plus forte pénétration d’assurance et de primes par habitant dans les pays du Maghreb (respectivement à 2,8 pc et 60,4 euros en 2010)".

L’agence prévoit que les principaux moteurs de croissance du secteur dans le Royaume seront les assurances "vie" et de "biens", compte tenu de "l’environnement fiscal bénin pour la filière vie et l’introduction probable de l’obligation de la couverture des biens immobiliers".

S&P anticipe également "une croissance découlant des risques industriels, étant donné que le gouvernement continue d’investir dans des projets de grandes infrastructures et que les industries exportatrices marocaines poursuivent leur développement".

Au cours des cinq dernières années, rappelle-t-elle, le marché a affiché une forte croissance de 10,7 pc en moyenne, en termes de primes. Cette croissance a, toutefois, ralenti à un modeste 3,9 pc en 2010, reflétant une baisse des activités d’assurance vie en raison principalement de la baisse des ventes de produits d’épargne, due à la concurrence des produits bancaires.

La croissance a décollé à nouveau en 2011, avec une hausse nette de 16 % en assurance vie, portant la croissance globale de l’année à 9,2 % sur un an, ajoute S&P.

Pour les prochaines années, l’agence s’attend à une croissance des primes à "un taux élevé à un chiffre" par an. Le contrat-programme, conclu entre l’Etat et la Fédération marocaine des sociétés d’assurance et de réassurance devrait, selon elle, "alimenter la croissance en introduisant des lignes obligatoires".

Dans le secteur de l’épargne, les analystes de S&P pensent que l’introduction d’avantages fiscaux continuera à encourager les économies à long terme.

Toutefois, la croissance dans le secteur vie dépend des stratégies des banques, car elles peuvent favoriser les dépô ts bancaires sur les épargne vie dans certaines circonstances. Ce fut le cas en 2008 et 2009, lorsque le secteur bancaire marocain a connu un resserrement du financement et les ventes de produits d’assurance vie via des canaux de la bancassurance ont, par conséquent, plongé, estiment les analystes.

Concernant le Maghreb en général, l’agence souligne que les marchés d’assurance des trois pays (Maroc, Algérie et Tunisie) partagent un potentiel de croissance de long terme. Les efforts des différents gouvernements pour promouvoir l’assurance et réguler le secteur sont particulièrement favorables au développement du marché.

"Les particuliers et les entreprises qui ne sont pas couverts, couplé au fait que certaines lignes de business dédiées aux particuliers qui sont toujours sous-développées ou inexploitées comme l’assurance habitation, l’épargne, la protection ou la santé", constituent des opportunités certaines selon S&P.

Et d’ajouter que "le développement d’infrastructures et de l’immobilier accompagnera la croissance des activités d’assurance des risques professionnels".

L’agence relève par ailleurs des disparités dans le potentiel de croissance des trois marchés, compte tenu de leur différentes perspectives économiques, leur maturité, la répartition des activités et l’exhaustivité des canaux de distribution.

En termes de taille des opérateurs, S&P indique que les marchés algérien et marocain sont les plus concentrés, avec plus de la moitié dominée par les trois plus grands assureurs.

S’agissant du profil des activités, l’Algérie est le marché le moins diversifié, dominé à 50 pc par l’activité auto, suivie de la couverture des risques professionnels et industriels, puis des produits vie. Les lignes accidents et santé sont inexistantes.

Le Maroc parvient à réaliser un business mix. Ainsi, les lignes auto et vie arrivent, à égalité, en tête des produits vendus, suivis de l’assurance accidents et santé, puis de celles des risques professionnels et industriels.

L’agence prévoit que "l’assurance auto demeure le produit le plus largement vendu au Maghreb et devrait continuer à dominer le marché, puisque le nombre de véhicules enregistrés augmente".

Elle estime, en revanche, que le potentiel de croissance "le plus important" se situe du côté de l’assurance vie, de la santé et de l’épargne, d’autant plus que ces produits y sont poussés par les bancassureurs.

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