Le Japon renoue avec la croissance en janvier-mars, +0,4% sur un trimestre

Le Japon a vu son Produit intérieur brut (PIB) progresser de 0,4% au premier trimestre par rapport au précédent, renouant ainsi avec une modeste croissance, selon les données préliminaires publiées mercredi par le gouvernement.

Les analystes interrogés par l’agence Bloomberg tablaient sur une petite augmentation de 0,1%, après un recul de 0,4% au quatrième trimestre 2015 (chiffre révisé négativement). En rythme annualisé, c’est-à-dire si l’évolution du premier trimestre se prolongeait sur une année, la hausse est de 1,7%.

Le Japon évite certes une récession – deux trimestres consécutifs de repli -, mais la troisième économie mondiale reste peu dynamique, malgré l’ambitieuse stratégie "abenomics" lancée fin 2012 par le Premier ministre Shinzo Abe autour de trois "flèches" (relance budgétaire, assouplissement monétaire et réformes structurelles). "La reprise devrait être soutenue par un effet technique en raison de l’année bissextile", avait expliqué avant l’annonce Kohei Iwahara, analyste de Natixis, tout en prévenant que ces statistiques pourraient être significativement révisées lors de la seconde estimation le 8 juin.

Entre janvier et mars, la croissance a été tirée par la consommation des ménages (0,5% sur un trimestre, après -0,9% au quatrième trimestre 2015), grâce à un effet calendaire favorable, le 29 février leur ayant offert un jour de shopping supplémentaire. Les investissements non résidentiels des entreprises ont en revanche fléchi de 1,4%. Les patrons sont réticents à faire des dépenses alors que le yen s’est renforcé depuis le début de l’année et que la demande venue de l’Asie demeure faible. Le commerce extérieur a de son côté contribué positivement à l’évolution du PIB, aidé par une chute des cours du pétrole qui a réduit le coût des importations d’hydrocarbures.

Face à cette médiocre performance, le gouvernement prépare un nouveau plan de relance, venant s’ajouter à l’enveloppe spéciale de 778 milliards de yens (62 milliards d’euros) adoptée mardi par le Parlement pour soutenir la région de Kumamoto, frappée mi-avril par une série de séismes. Selon des informations de presse, Shinzo Abe envisagerait par ailleurs de reporter une impopulaire hausse de la TVA (de 8 à 10%), une annonce attendue en amont des élections sénatoriales de l’été, pour éviter que ne se répète le scénario de 2014 quand un relèvement de 5 à 8% avait plongé l’économie en récession.

Le Japon risque cependant de se heurter à la réticence de certains de ses partenaires soucieux de rigueur budgétaire, Allemagne en tête, qu’il reçoit à partir de vendredi dans la région de Sendai (nord-est) pour un G7-Finances, une semaine avant la tenue d’un sommet à Ise-Shima (centre de l’archipel).

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