Le FN embarrassé par une affaire d’escroquerie
Le trésorier d’un micro-parti lié au Front national de Marine Le Pen, chef de l’extrême-droite française, a été mis en examen (inculpé) pour « escroqueries » dans l’enquête sur le financement des campagnes électorales du FN, selon une source judicaire.
Contacté, l’intéressé n’a pas donné suite. "La veille du premier tour" des départementales, "un hasard sûrement", a pour sa part réagi Mme Le Pen. Les enquêteurs cherchent à déterminer si des responsables de Jeanne et de la société Riwal, principal prestataire des campagnes du FN, ont mis en place un système permettant un enrichissement illicite avec de l’argent public.
Depuis l’arrivée de Marine Le Pen à la tête du Front national, Jeanne, ce "micro-parti" créé en 2010, a un rôle de premier plan dans le financement des campagnes de l’extrême droite. Ainsi, lors des dernières législatives, la structure prêtait de l’argent à 6-7% d’intérêts à une grande majorité des 577 candidats FN, tout en leur fournissant elle-même des kits de campagne (photo, tracts, etc.) fabriqués par Riwal à environ 16.000 euros.
Les enquêteurs se demandent si ce système a pu permettre des surfacturations au préjudice final de l’État, qui rembourse les frais de campagne, et si les comptes de campagne n’ont pas été établis de manière frauduleuse. Autre sujet d’investigation, les conditions dans lesquelles Jeanne a facturé des intérêts à ses candidats emprunteurs avant que ces mêmes intérêts ne soient, eux aussi, remboursés par l’Etat, en tout cas partiellement. Axel Loustau a déjà démenti par le passé toute "surfacturation" ou "vente forcée" des kits de campagne. Le FN s’est toujours défendu de toute irrégularité.