Le FN embarrassé par une affaire d’escroquerie

Le trésorier d’un micro-parti lié au Front national de Marine Le Pen, chef de l’extrême-droite française, a été mis en examen (inculpé) pour « escroqueries » dans l’enquête sur le financement des campagnes électorales du FN, selon une source judicaire.

Ce nouveau développement de l’enquête est embarrassant pour le FN, qui aborde les élections départementales de dimanche en position de force et dont les dirigeants, Marine Le Pen en tête, aiment plutôt faire leur choux gras des affaires touchant leurs adversaires. Axel Loustau, trésorier du micro-parti Jeanne, a été mis en examen mardi pour "escroqueries" commises lors des législatives de 2012, a précisé vendredi une source judiciaire.

Contacté, l’intéressé n’a pas donné suite. "La veille du premier tour" des départementales, "un hasard sûrement", a pour sa part réagi Mme Le Pen. Les enquêteurs cherchent à déterminer si des responsables de Jeanne et de la société Riwal, principal prestataire des campagnes du FN, ont mis en place un système permettant un enrichissement illicite avec de l’argent public.

Depuis l’arrivée de Marine Le Pen à la tête du Front national, Jeanne, ce "micro-parti" créé en 2010, a un rôle de premier plan dans le financement des campagnes de l’extrême droite. Ainsi, lors des dernières législatives, la structure prêtait de l’argent à 6-7% d’intérêts à une grande majorité des 577 candidats FN, tout en leur fournissant elle-même des kits de campagne (photo, tracts, etc.) fabriqués par Riwal à environ 16.000 euros.

Les enquêteurs se demandent si ce système a pu permettre des surfacturations au préjudice final de l’État, qui rembourse les frais de campagne, et si les comptes de campagne n’ont pas été établis de manière frauduleuse. Autre sujet d’investigation, les conditions dans lesquelles Jeanne a facturé des intérêts à ses candidats emprunteurs avant que ces mêmes intérêts ne soient, eux aussi, remboursés par l’Etat, en tout cas partiellement. Axel Loustau a déjà démenti par le passé toute "surfacturation" ou "vente forcée" des kits de campagne. Le FN s’est toujours défendu de toute irrégularité.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite