Le FMI prédit une croissance mondiale de plus en plus faible
Le PIB du globe devrait progresser de 3,2 % en 2016 et 3,5 % en 2017, marquant un recul respectif de 0,2 et 0,1 point par rapport aux précédentes prévisions.
"Les perspectives revues à la baisse appellent à une réponse immédiate et proactive. Il n’y a plus vraiment de place à l’erreur", affirme le chef économiste du FMI, Maurice Obstfeld. Selon le FMI, un affaiblissement supplémentaire de la croissance rendrait l’économie mondiale "vulnérable" à de nouveaux chocs et, surtout, "augmenterait les risques" d’une nouvelle récession planétaire après celle de 2009.
Crise politico-financière au Brésil
Destabilisés par la chute des cours des matières premières et le – relatif – ralentissement chinois (6,5 % de croissance prévus en 2016), les pays émergents continuent de concentrer les inquiétudes avec des perspectives au plus bas "deux décennies", écrit le FMI.
Le Brésil, plongé dans une grave crise politico-financière, et la Russie, frappée par les sanctions liées à l’Ukraine, devraient ainsi s’enfoncer dans la récession cette année avec des contractions respectives de 3,8 % et 1,8 %, d’après ces nouvelles prévisions. L’institution prévient par ailleurs que la transition opérée par la Chine vers un modèle économique fondé davantage sur la consommation intérieure pourrait être "moins douce" que prévu, au risque d’entraîner de "fortes répercussions".
Le risque d’un Brexit
Les pays développés n’en sont pas là mais leur croissance s’est "ramollie" depuis la fin 2015 et l’héritage de la crise financière continue de "freiner la reprise", souligne le FMI. Le Japon risque ainsi de tomber en récession l’année prochaine tandis que la zone euro voit ses perspectives de nouveau assombries (1,5 % en 2016) au moment où plane sur la région le spectre d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. "Un Brexit pourrait causer de graves dégâts régionaux et mondiaux", a estimé Maurice Obstfeld.
Plus globalement, au moment où les grandes puissances du G20 cherchent la recette miracle pour doper l’activité, le FMI note que les capacités des gouvernements à réagir aux chocs économiques semblent "limitées", "exacerbant" les craintes. D’autres risques, moins économiques, pèsent par ailleurs sur la reprise mondiale. Conflits, crises migratoires et climatiques, attaques terroristes et épidémies sanitaires peuvent avoir, "sans réponse" adéquate des autorités, d’importantes retombées sur l’activité mondiale, assure le FMI.