Le Drian: s’il n’y a pas d’accord intralibyen, ce « sera la victoire de Daech »

Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a exhorté dimanche les factions libyennes rivales de Tripoli et Tobrouk à aboutir à un accord pour former un gouvernement d’union nationale, afin de stopper l’expansion du groupe Etat islamique (EI) dans ce pays.

"Il faut permettre un accord intralibyen entre ces deux fractions qui se battent sinon ce sera la victoire de Daech (acronyme de l’EI en arabe)", a-t-il dit sur la radio Europe 1, neuf jours après les attentats revendiqués par l’EI qui ont fait 130 morts à Paris.

La France encourage pour cela les pays de la région, de l’Algérie à l’Egypte, également exposés à la menace du groupe Etat islamique, à user de leur influence pour convaincre les Libyens de s’entendre, a-t-il dit.

"La Tunisie est voisine, l’Egypte est voisine, l’Algérie est directement concernée, le Niger, le Tchad (..) Il faut que ces pays puissent organiser le forum nécessaire, avec le soutien des instances internationales et de l’ONU, pour permettre un accord intralibyen", a souligné Jean-Yves Le Drian.

"Il y a urgence (…) Daech s’est installé en Libye en profitant des rivalités internes aux Libyens (..) Daech prend des territoires à partir de Syrte et essaie de descendre vers des ressources pétrolières", a-t-il ajouté.

"Il faut que les Libyens se rendent compte que s’ils continuent dans cette logique-là (d’affrontement, NDLR), elle sera suicidaire. Or ils ont les moyens en réunissant leurs forces d’éradiquer, de sortir Daech", a martelé le ministre.

"Cette solution politique peut arriver sous réserve que l’ensemble des acteurs prennent conscience des risques que cela représente", a-t-il insisté, alors que les négociations entre les deux camps continuent de buter, après des mois de médiation de l’Onu, sur des intérêts de clans et de tribus.

La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011. Deux autorités politiques se disputent le pouvoir depuis l’an dernier, l’une basée à Tripoli et l’autre, la seule reconnue internationalement, basée dans l’est.

Dans une interview accordée à l’AFP mardi soir, le chef de la diplomatie libyenne avait affirmé que son gouvernement avait "des informations fiables selon lesquelles le commandement de Daech demande aux nouvelles recrues de se diriger vers la Libye, et non plus la Syrie, surtout depuis les frappes russes" qui visent le groupe depuis fin septembre.

Le ministre a estimé que le nombre de combattants de l’EI en Libye était pour le moment "entre 4.000 et 5.000", les Tunisiens, les Soudanais et les Yéménites formant selon lui les plus gros contingents.

Le 14 novembre, les Etats-Unis ont pour la première fois bombardé le groupe en Libye, éliminant dans une frappe aérienne l’Irakien Abou Nabil, présenté comme le chef du groupe extrémiste dans le pays.

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