Laurent Fabius souhaite des relations « amicales, apaisés et même affectueuses » avec le Maroc

Le chef de la diplomatie française, Lauren Fabius, a dit souhaiter des « relations amicales, apaisées et même affectueuses » avec le Maroc à un moment où la crise entre les deux pays semble s’enliser et les couacs se multiplier compliquant davantage les chances d’une normalisation rapide des relations entre Rabat et Paris.

« Il faut faire en sorte que s’il y a eu telle ou telle difficulté, qu’elle soit levée. A mon avis, c’est tout à fait possible. Nous y travaillons », a indiqué lundi M. Fabius à Atlasinfo lors de la présentation des vœux à la presse. « Le Maroc est un ami traditionnel de la France et la France est l’amie traditionnelle du Maroc », a-t-il ajouté.

Laurent Fabius a également fait part de « contacts étroits » avec le Maroc pour sortir de l’impasse. « Mon collègue Mezouar devait venir. Je souhaite, moi-même, y aller. On peut discuter des dates. Mais l’essentiel ce ne sont pas les dates », a-t-il dit, avant d’ajouter que « L’essentiel c’est qu’on ait des relations amicales, apaisées et même affectueuses » .

Pour preuve, a-t-il poursuivi, un échange de visite est prévu prochainement entre les secrétaires généraux des ministères des Affaires étrangères marocain et français, Nacer Bourita et Christian Masset, afin d’aplanir les difficultés et de déminer le terrain.

Le chef de la diplomatie marocaine, Saleheddine Mezouar, avait annulé la visite qu’il devait effectuer le 23 janvier dernier à Paris et qui était destiné" à "faire le point sur les différents aspects de notre coopération bilatérale et ce, dans le contexte particulier et douloureux que traverse la France".

Le ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, avait expliqué cette annulation par le besoin de "disposer de plus de temps afin de trouver une solution aux questions en suspens entre les deux pays".

"Nous veillons particulièrement au recadrage des relations au service des intérêts communs" du Maroc et de la France, qui représente un "pays ami et un partenaire important du Royaume", avait indiqué jeudi dernier M. El Khalfi, lors d’un point de presse à l’issue du conseil du gouvernement.

Le ministre avait en outre réfuté les informations selon lesquelles le Maroc aurait requis l’immunité pour des responsables marocains dans le cadre des relations maroco-françaises. "Je démens totalement que le Maroc ait demandé l’immunité pour ses responsables, question qu’il n’avait jamais évoquée", avait-il affirmé, ajoutant que l’évocation de cette question "porte préjudice à notre pays".

"Ce que nous demandons, dans le cadre de nos relations avec la France, notamment en ce qui concerne la coopération judiciaire, c’est que la justice de notre pays soit respectée", avait poursuivi M. El Khalfi, mettant en avant "la nécessité de travailler dans le cadre de ce qui consacre cette orientation et le respect mutuel".

Depuis le mois de février 2014, les canaux officiels entre Rabat et Paris fonctionnent au ralenti et la coopération sécuritaire est gelée. Quant à la coopération judiciaire, elle a été suspendue dès le 26 février 2014 à l’initiative du gouvernement marocain, après l’irruption de sept policiers à la résidence de l’ambassadeur du Maroc à Paris pour remettre une convocation au patron de la Direction générale de la sécurité du territoire pour des allégations de torture.

Dans un entretien à l’hebdomadaire Jeune Afrique, M. Mezouar est revenu sur cette crise, estimant que "Le facteur confiance est fondamental", et "quand cette confiance est ébranlée, il y a problème".

Pour le ministre Mezouar, "c’est cette absence d’engagement et de détermination, cette frilosité, cette sorte de porosité constatée au cœur même du pouvoir vis-à-vis des pressions de certains lobbies qui portent atteinte à la sérénité de notre relation".

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite