La volonté de reconnaître la « RASD », un affront au traité d’amitié historique entre la Suède et le Maroc

Dans son empressement de vouloir conférer une légitimité à l’entité fantoche de la « RASD », le gouvernement suédois non seulement fait fi de manière éhontée du processus de négociations en cours sous l’égide de l’ONU, mais commet, à travers un acte d’hostilité inutile, un affront au traité historique d’amitié liant les deux Royaumes depuis plus de 250 ans.

Le cabinet minoritaire de Stefan Lofven, qui vient à peine de boucler un an, ne pourrait être que touché par une amnésie. Pire encore, il donne la preuve qu’il ignore un pan important de l’histoire de son propre pays avec le monde arabe et l’Afrique qui rappelle, paradoxalement, combien le Maroc a toujours été, hier comme aujourd’hui, un partenaire et un allié sûr, crédible et incontournable.

Le 16 mai 1763, un Traité de paix, de commerce et de navigation a été signé par le Roi Adolphe Frédéric et le Sultan Mohammed ben Abdellah.

Sur le site même de l’ambassade de Suède à Rabat, il est écrit noir sur blanc que l’accord a été conclu sur une demande de la Suède parce qu’elle voulait obtenir du Sultan son intervention contre les corsaires, dans le nord-ouest du Maroc, qui perturbaient les navires marchands suédois naviguant le long de la côte . Et d’ajouter: Cet accord est considéré comme le premier traité que la Suède ait signé en arabe, en prélude à l’établissement des relations consulaires avec l’ouverture d’un Consulat suédois à Salé.

Si hier Stockholm fait appel au Maroc, car il est le garant de la sécurité et de la protection dans sa région, aujourd’hui le Royaume, fort de stabilité et de son processus démocratique affirmé, est considéré par tous les experts avertis comme le seul partenaire de la région qui contribue de manière crédible et efficace aux efforts de la communauté internationale dans la lutte contre la menace terroriste.

Le gouvernement suédois, qui veut reconnaitre une entité chimérique de la trempe de la "RASD, rame paradoxalement à contre-courant de l’évolution positive des relations entre les deux pays, qui avaient décidé d’intensifier leur coopération lors de la célébration, en mai 2013, du 250-ème anniversaire de ce même Traité de 1763 en vertu duquel le Maroc avait accordé sa protection aux navires suédois contre les actes de piraterie au large des côtes marocaines.

Cette commémoration, sous forme d’hommage à l’acte historique d’amitié du Maroc à l’égard des navires suédois, avait donné naissance à plusieurs activités culturelles et politiques, notamment une importante visite en Suède du président de la Chambre des représentants et un accostage d’un navire suédois au port de Casablanca en présence du Prince Carl Philip de Suède, Duc de Varmland.

Le chef de la diplomatie suédoise, Carl Bildt, avait déclaré à cette occasion que Rabat et Stockholm "doivent imprimer un nouveau rythme à leurs relations", ajoutant que la commémoration de cet anniversaire est "une occasion propice pour le faire".

M. Bildt, en fin connaisseur des affaires de la région du Maghreb et du Monde arabe, ne pouvait laisser passer cette occasion sans saluer l’exemplarité de l’expérience démocratique marocaine. "La Suède suit avec intérêt l’évolution positive du Maroc et nous admirons le processus entamé pour consolider la démocratie au Maroc", avait-il lancé.

La position stratégique du Maroc et ses choix économiques libéraux ont été également salués par le ministre qui a affirmé que "le Maroc a un grand potentiel pour ce qui est affaires concernant le Monde arabe et l’Afrique du Nord".

Comme l’avait souhaité le ministre suédois des Affaires étrangères, cette étape très importante de l’histoire des relations maroco-suédois avait en effet donné un véritable coup de fouet à la coopération bilatérale, avec l’amorce d’un ballet diplomatique entre les deux capitales sanctionné par la tenue d’une session de consultations politiques à Stockholm le 30 novembre 2012.

Le volet économique a été, lui aussi, présent dans la hiérarchie des priorités des deux pays avec l’ambition de doper les échanges commerciaux et économiques qui ne sont pas aussi importants qu’avec la majorité des pays membres de l’Union européenne.

Mais il paraît que ceux qui font et dirigent actuellement la diplomatie suédois sont frappés d’une grande amnésie, car, en s’apprêtant à commettre cette incartade, ils renient un passé récent de l’histoire et de la diplomatie de leur pays.

Sur la question même du Sahara, le gouvernement suédois, qui a reconnu à forte raison d’ailleurs, que la reconnaissance de la "RASD" nuirait aux efforts de l’ONU, avait exprimé son soutien à la mission de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable à ce conflit.

Et rien n’a changé sur le terrain depuis l’affirmation de cette position conforme au droit international pour que le gouvernement suédois emprunte le chemin inverse, car pour être reconnue en tant qu’Etat, la "RASD" doit disposer d’un territoire, d’une population et d’un gouvernement qui exerce un contrôle sur ces deux attributs de souveraineté.

Au lieu de vouloir reconnaître une entité fantoche, la Suède devait, au contraire, soutenir la position du Maroc qui a mis sur la table l’initiative de l’autonomie saluée unanimement par la communauté internationale comme étant une initiative sérieuse et crédible pour tourner définitivement la page de ce conflit.

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