La santé sociale de la France fait grise mine

La santé sociale de la France fait grise mine
Trois dossiers sont mis en avant; les écarts de taux d’emploi selon l’origine des parents (français descendants d’immigrés) la facture énergétique des ménages (depuis 20 ans) les inégalités face au coût du logement (entre 1996 et 2006)

La vue d’ensemble présente le bilan des évolutions économiques et sociales de l’année écoulée. Les chiffres publiés mettent en avant l’état du pays et ses 64,7 millions d’habitants (1 er janvier 2010) 5 millions des habitants sont des immigrés (personne née étrangère à l’étranger et résidant en France) et 6,5 millions sont issus de l’immigration.

Cette édition 2010 propose un panorama d’ensemble enrichie avec trente cinq fiches commentant les chiffres essentiels sur des thèmes spécifiques, et intégrant des comparaisons européennes. Elle permet aussi de prendre en considération les recommandations du rapport de la Commission sur la mesure des performances économiques et du progrès social ( rapport Stiglitz)

Plusieurs tableaux et données statistiques montrent que la France ne va pas bien. les salaires et niveaux de vie, la qualité de vie, l’éducation, le logement, l’immigration, le degré d’insertion sociale, sont autant de thèmes qui montrent les disparités au niveau du tissu social français.

Logement:. On retiendra par exemple le volet consacré au coût du logement. l’augmentation de son coût aura pesé lourdement sur les ménages modestes. Car si globalement la part des revenus consacrée au logement (avant impôts) est passée de 25 % à 27 % (+ 2 points) entre 1996 et 2009 pour les locataires dans le secteur privé, pour les 30 % de familles les plus modestes, la part des revenus consacrée au logement est passé de 34 % à 39 % (+ 5 points), l’essentiel s’expliquant par la hausse des loyers. Même dans le logement social, la part de revenu consacrée au logement a augmenté (+ 1 %).

Pauvreté.Selon l’INSEE la pauvreté s’enracine de plus en plus, le manque crucial de ressources touche 13 % des Français, un Français sur cinq a connu la pauvreté et a connu la précarité pendant au moins un an entre 2004 et 2007.

Et comme le recommandait le rapport Stiglitz « La pauvreté en conditions de vie » un nouvel indicateur, différent de la « pauvreté monétaire » qui prend en compte des contraintes budgétaires (les découverts), les retards de paiement, mais aussi la réalité concrète de la vie des Français : pouvoir ou pas manger de la viande régulièrement, se permettre des vacances (une semaine par an), acheter des vêtements, avoir une vie sociale, accéder aux soins. Bref des éléments de qualité de vie irréductibles au seul PIB.

Travail , salaire et discrimination:

Le chapitre consacré au travail et au salaire comptabilise 26 millions d’emplois en France. Ils représentent 19 millions en équivalent temps plein (EQTP ). Ceci marque le poids du travail à temps partiel. Un quart des emplois sont payés à moins de 1,3 Smic, un autre quart entre 1,3 et 1,6 Smic. Un quart seulement des salaires dépassent 2,2 SMIC.

Les statistiques de l’INSEE montrent que le taux d’emploi des Français originaires du Maghreb est inférieur de 20 points à celui des Français nés de parents français, 56 % contre 74 % pour les femmes, et 65 % contre 86 % pour les hommes.

Selon l’INSEE, un tiers de cet écart peut s’expliquer par des différences d’expérience, de diplôme, de situation familiale. Le reste est « inexpliqué », mais l’étude met au premier rang des hypothèses la discrimination à l’embauche et aussi de tout ce qui n’est pas mesurable directement (réseaux professionnels, capital culturel..)

« France, portrait social » :
Jean-Philippe Cotis et Collectif (Broché – 17 novembre 2010)

* Cet ouvrage est en ligne gratuitement sur internet www.insee.fr – rubrique Publications et services, peut être acheté en ligne ou en librairie (Documentation française)

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