La révolution tranquille qui se déroule au Maroc

La révolution tranquille qui se déroule au Maroc
Il suffit de comparer avec ce qui se passe en Égypte pour comprendre qu’en ayant su en quelques mois répondre sereinement aux aspirations légitimes de son peuple, le régime chérifien fait sa “révolution de velours”.

L’année 2011 s’annonçait comme celle de tous les espoirs pour le monde arabe. Elle reste aujourd’hui celle des incertitudes. Au printemps pourrait succéder un hiver dangereux pour les transitions démocratiques longtemps attendues de l’autre côté de la Méditerranée. Dans ce contexte, l’espoir nous vient du Maroc, de ce pays qui a déjà réussi une transition avec la succession entre Hassan II et Mohammed VI et qui va vivre un moment démocratique historique. À quelques kilomètres seulement de ses côtes, c’est une chance naturellement pour l’europe qui a, avec ce pays depuis longtemps, un partenaire fiable. Mais c’est une chance audelà de l’europe, pour l’ensemble du Maghreb et du Machrek. En effet, le Maroc est un des rares pays du monde arabe qui donne encore toute sa place à la diversité ancestrale de cette partie du monde, qui donne toute sa place à ses origines juive, chrétienne, berbère. Il suffit de comparer avec ce qui se passe en Égypte pour comprendre qu’en ayant su en quelques mois répondre sereinement aux aspirations légitimes de son peuple, le régime chérifien fait sa « révolution de velours ».

Aujourd’hui, des millions de Marocains sont appelés aux urnes pour confirmer un processus qui pourra être un modèle. Car dans ce XXIE siècle ouvert par la chute du mur de Berlin en 1989, le monde musulman a aussi besoin de révolutions tranquilles pour pouvoir avancer. En ayant convaincu, une première fois, plus de 98 % des Marocains à s’engager vers une monarchie garante des libertés démocratiques, Sa Majesté le roi a gagné une première manche contre l’intolérance.

En anticipant et en accélérant les réformes conduites depuis plus d’une décennie, Sa Majesté le roi crée un nouvel élan pour le Maroc en montrant la vitalité du pays, qui n’a nul besoin de pression internationale pour avancer dans la modernité. C’est un acte responsable, courageux d’un souverain visionnaire agissant dans le seul intérêt de son peuple !
Alors que l’incertitude règne en Égypte, que la Tunisie cherche un équilibre entre religieux et laïcs pour rédiger une Constitution et que la Libye n’est pas encore sortie de la guerre, ces élections législatives sont décisives.
Elles vont permettre de consolider une architecture constitutionnelle avec un premier ministre aux pouvoirs renforcés qui sera issu du parti arrivé en tête des élections législatives, avec un Parlement aux compétences élargies, qui sera un véritable espace délibératif. Enfin, comme toute démocratie moderne, comme dans tout État de droit, et j’y suis particulièrement sensible, c’est le renforcement de l’indépendance de la justice.

Le Maroc est un grand pays arabe et musulman démocratique. Un grand pays qui démontre que démocratie et islam ne sont pas incompatibles.
L’europe, et en particulier la France qui a des liens historiques avec le Maroc, préoccupée par la crise économique, ne doit pas sous-estimer ce mouvement. Il est notre meilleur allié, ce qui se déroule au Maroc conditionne aussi notre avenir.
L’europe doit en urgence « se réveiller » pour accompagner les transitions démocratiques, et pour relancer l’union pour la Méditerranée (UPM) que le printemps arabe a légitimée. Elle doit travailler avec le Maroc, ou encore avec l’algérie, pour y parvenir !
La semaine dernière, le Maroc et l’algérie ont d’ailleurs fait preuve d’un sens des responsabilités exemplaire. Ils ont affiché leur volonté de dépasser leurs divergences pour travailler ensemble pour l’avenir du Maghreb… Et si L’UPM recommençait là-bas ?

La « révolution tranquille », qui se déroule au Maroc est un modèle pour le monde arabe, elle est l’espoir de cette fin d’année.

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