La réunion de haut niveau France-Maroc, l’occasion de dynamiser le partenariat stratégique

La réunion de haut niveau France-Maroc, prévue le 28 mai à Paris, est une nouvelle occasion pour à la fois dynamiser le partenariat stratégique et consolider la réconciliation entre Paris et Rabat après une année de brouille inédite entre les deux pays. Treize ministres doivent participer à cette rencontre et une vingtaine d’accords doivent être signés.

Après les déplacements au Maroc des ministres de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, et des Affaires étrangères, Laurent Fabius, et la visite du Premier ministre, Manuel Valls, ce séminaire intergouvernemental va marquer sans doute une nouvelle page dans les relations entre le Maroc et la France, et donner une nouvelle dynamique aux relations bilatérales maroco-françaises.

La réunion de haut niveau franco-marocaine, qui sera présidée par les chefs de gouvernement des deux pays, se tient sous le signe du "renouveau et de l’ambition", souligne-t-on de sources diplomatiques françaises. Le but étant de renforcer les domaines de coopération déjà existants dans plusieurs domaines, mais également de réorienter la coopération vers de nouveaux secteurs encore plus prometteurs, comme le numérique et le partenariat sur l’Afrique, notamment dans le domaine bancaire.

Les deux pays cherchent à renforcer leur coopération plus particulièrement dans le domaine sécuritaire et de la lutte contre la radicalisation sur fond de la montée de l’extrémisme religieux dans le monde. Le Maroc a un rôle fondamental à jouer dans la lutte contre la radicalisation, de par son modèle distingué en matière de gestion de la chose religieuse, précise-t-on de mêmes sources, ajoutant que Paris veut tirer profit de l’expérience marocaine notamment dans le domaine de la formation des Imams.

Outre ce volet sécuritaire, la réunion de haut niveau traitera de plusieurs questions à caractère économique et social, mais également de partenariat régional. Un accent particulier sera mis sur la dimension des énergies renouvelables et les nombreux projets lancés au Maroc dans ce domaine.

La France ne cache pas son désir de voir les entreprises françaises remporter des appels d’offres qui seront lancées dans le cadre des ambitieux programmes du royaume dans les domaines du solaire et de l’éolien. La signature d’un accord de joint-venture de recherche entre l’Agence marocaine de l’énergie solaire (MASEN) et l’agence française ALSEN, et d’une convention de formation dans le domaine des énergies renouvelables est prévue lors de ce séminaire intergouvernemental franco-marocain, annonce-t-on de mêmes sources.

D’autres volets économiques retiendront l’attention des responsables et des hommes d’affaires des deux pays lors de la prochaine réunion du haut niveau. Il s’agit notamment du soutien de la Petite et moyenne entreprise (PME), où une convention de 25 millions d’euros de la Réserve pays émergents devrait être signée, et du transport avec l’extension des lignes des Tramway de Rabat et de Casablanca et l’accélération du projet de la ligne à grande vitesse (LGV).

Le Maroc, qui compte 750 filiales d’entreprises françaises (environ 120.000 emplois), est aujourd’hui "la porte d’entrée naturelle" des sociétés françaises, notamment les PME, à la mondialisation, pour conquérir d’autres marchés à l’international et plus particulièrement en Afrique, où le Maroc est bien ancré et dispose d’une longue et riche expérience et où il mène "une véritable diplomatie", précise-t-on à Paris.

Le partenariat triangulaire avec l’Afrique constituera un moment fort de la réunion du haut niveau France-Maroc, deux pays qui travaillent notamment sur la mise en place d’un groupe de travail sur les coopérations tripartites en Afrique, d’un cluster financier Casablanca-Abidjan-Paris, ainsi que sur le renforcement de la coopération administrative et financière.

Une vingtaine d’accords portant sur plusieurs domaines de coopération devraient être signés à l’occasion de la Réunion de haut niveau, qui constitue une occasion importante pour redémarrer la machine bilatérale après la période de brouille diplomatique entre Rabat et Paris.

Les responsables français estiment que "rien n’est acquis au Maroc" et que la France se doit de batailler dur pour retrouver les parts de marché qu’elle a perdues sur le marché marocain, au profit d’autres concurrents comme l’Espagne et la Chine.

L’objectif de la France est de consolider sa place en tant que premier partenaire économique et premier bailleurs de fonds du Royaume, ainsi que de développer son partenariat industriel avec le Maroc, à travers notamment l’accompagnement du plan national d’accélération industrielle et l’encouragement des co-localisations mutuellement fructueuses.

Et dans le sens inverse, cette réunion sera également une occasion pour examiner les moyens de favoriser l’implantation des entreprises marocaines en France.

Le Maroc est un modèle pour beaucoup de pays, mais également pour beaucoup d’entreprises. Il a enclenché une dynamique de développement avec une vision d’avenir claire, précise le directeur général adjoint du MEDEF International, Phillipe Gautier.

Le MEDEF prépare avec son homologue marocain, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), le Forum d’affaires qui se tiendra en marge de la Réunion du Haut niveau franco-marocaine.

Près de 400 entreprises marocaines et françaises sont attendues à ce Forum, une rencontre de haut niveau du club de chefs d’entreprise France-Maroc, qui se tiendra sous le thème, "France-Maroc: nouvelles réalités, nouvelles coopérations, nouvelles frontières".

En retenant ce thème, les chefs d’entreprise des deux pays s’inscrivent en droite ligne de la nouvelle donne des relations maroco-françaises, promues à un avenir radieux sous le signe du renouveau et de l’ambition, deux maîtres mots qui devraient être traduits dans des coopérations concrètes lors de la réunion du haut niveau France-Maroc

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