En effet, convié à un dîner privé chez le ministre du PJD, le journaliste n’a pas perdu une miette des conversations qui allaient bon train, notamment quand son hôte, en confiance, s’exclama joyeusement : « mes amis, je vous reçois dans la maison de ma première épouse. Parce que j’en ai deux ! ».
La confidence décomplexée n’était pas tombée dans l’oreille d’un sourd, et fuitait le jour d’après dans TelQuel, sur le ton de la critique : « Le voilà donc le nouvel air du temps, et il est à la retraditionalisation de la société. La ligne de démarcation a bougé et ce n’est pas seulement l’affaire d’un ministre ou d’un gouvernement, mais d’une société » signait le journaliste, dans la droite ligne éditoriale de son hebdomadaire qui ne voit pas d’un bon œil l’arrivée des islamistes, même modérés, au pouvoir. C’est à se demander qui du journaliste, notoirement hostile au gouvernement, ou du ministre bigame et fier de l’être, qui n’est tout de même pas né de la dernière pluie (enfin on le suppose), a manipulé l’autre…