La nécessité d’un espace bancaire et financier unifié au Maghreb

Le Maghreb a besoin d’un espace bancaire et financier unifié, s’accordent les nombreux responsables du secteur réunis récemment à Tunis. Les participants à cette rencontre régionale de deux jours ont examiné les défis actuels auxquels se trouvent confrontées les banques du Maghreb, notamment une intensification de la concurrence intérieure entre les établissements et une concurrence « exogène », venant des banques étrangères en mal de relais de croissance au lendemain de la crise financière mondiale.

La nécessité d’un espace bancaire et financier unifié au Maghreb
Car le durcissement et les restrictions du crédit observés dans le monde n’ont pas pénalisé le secteur bancaire maghrébin, observent les intervenants. Les intervenants ont plaidé pour une large ouverture des marchés financiers nationaux, impliquant l’accès sans restrictions des banques nationales dans les différents pays composant l’espace maghrébin.

Cette ouverture améliorerait les conditions de crédit des entreprises et des particuliers, favoriserait l’intégration régionale, accélérerait les regroupements et les projets de coopération transnationaux. Les participants évoquent également rôle de la Banque du Maghreb pour l’investissement et le commerce extérieur (BMICE). Lors du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union du Maghreb arabe, qui s’est tenu à Tripoli en janvier dernier, un accord a été signé pour lancer cette banque le plus rapidement possible.

Le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, a d’ailleurs affirmé récemment à Alger que la BMICE serait opérationnelle dans le courant de l’année 2010. Dans une allocution prononcée lors des travaux de la 7ème cession du conseil des ministres maghrébins des Finances et de la monnaie, le ministre a également précisé que cette réunion "permettrait de lever tous les obstacles susceptibles d’entraver la création et l’entrée en service de la BMICE ".

Les experts sont parvenus à régler une série de questions restées en suspens avant la rencontre. Il s’agissait de : 1) la répartition équitable des financements nécessaires au fonctionnement de cette banque entre les pays membres, 2) la définition des mécanismes internes et externes de contrôle, 3) l’aboutissement d’un accord sur le principe d’alternance (rotation) pour les postes du président et du directeur général, 4) la définition de la politique d’investissement propre à la Banque et l’étude de faisabilité et de rentabilité des projets prioritaires.

Au total, 500 millions de dollars ont été affectés aux fonds propres de cette banque, "équitablement répartis entre les cinq pays membres de l’UMA", dont 150 millions de dollars représentant le capital libéré, a indiqué le ministre, précisant que 25% du capital de la banque devront être libérés la veille de la tenue de l’assemblée constitutive de la Banque, dont le siège sera établi à Tunis. Après quatre ans de divergences et de désaccords, la Banque maghrébine d’investissement voit enfin le jour. Il convient de remarquer que de plus en plus d’acteurs exigeaient une mise en œuvre rapide de la BMICE, dont l’assemblée constitutive avait été convoquée en mars 2007 à Tunis.

Déjà, en novembre 2008, M. Dominique Strauss-Kahn, directeur général du Fonds monétaire international (FMI), avait appelé à l’accélération du démarrage de cette banque afin de faciliter la réalisation de projets fédérateurs dans la zone du Maghreb.

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